Alors que la Ministre de l’Environnement allemande, Barbara Hendricks s’était prononcée en faveur de l’interdiction de la fracturation hydraulique il y a quelques mois, elle est obligée de défendre aujourd’hui un projet de loi approuvé par le gouvernement Merkel.
Selon la Ministre, la loi est « la plus stricte jamais mise en place pour réglementer cette méthode ». « Je suis contente que, après une longue discussion, nous ayons finalement décidé de règles pour la technique de fracturation, qui était jusqu’à présent non-règlementée ». Le but de cette nouvelle législation selon le gouvernement est de limiter la fracturation pour qu’elle ne représente plus « une menace pour la population et l’environnement ».
Un premier pas pour les industriels
Les industriels et les premières études montrent que les gisements de schiste et de charbon en Allemagne pourraient permettre de répondre à un besoin d’énergie équivalent à une dizaine d’année. Dans un premier temps, il ne devrait pas y avoir de forage massif. Seuls quelques essais seront mis en œuvre à cause du coût prohibitif (30 millions d’euros) et du fait des restrictions mises en place par la législation : interdiction de forage dans les zones sensibles pour la préservation de l’eau et limitation de la fracturation au-delà de 3000 mètres. La fracturation à usage commercial est également conditionnée mais possible sur le principe.
Profond désaccord politique
La classe politique allemande est très divisée sur le sujet. L’Union chrétienne-démocrate et l’Union chrétienne-sociale ont vivement critiqué le projet de loi. Le parti social-démocrate a appelé lui à modifier le projet de loi en ce qui concerne la commission d’expert prévue par la loi et qui devra délivrer les autorisations pour la fracturation à titre commercial. Cette commission est même qualifiée « d’illégitime, non démocratique et très douteuse » selon le responsable de NABU, une organisation pour l’environnement.
Des ministres de l’environnement d’Etats fédérés estiment la loi fédérale inappropriée. Enfin, selon Hubertus Zdebel, l’expert pour l’environnement du parti de gauche, la lutte contre le changement climatique est incompatible avec la fracturation.