Le Ministère de l’industrie, de l’énergie et des mines a indiqué avoir besoin d’une subvention estimée à 1200 milliards de dinars pour les secteurs du gaz et de la production d’électricité même si le prix du baril de pétrole était maintenu à 55$.
Zakaria Hamed, le Ministre de l’Industrie, de l’énergie et des mines a rappelé que le déficit de la Société Tunisienne de l’électricité et du gaz a atteint plus de 500 millions de dinars lui interdisant toute capacité d’action en matière d’investissement. Un audit est d’ailleurs en cours et devrait permettre de rendre compte de la situation réelle et de prendre les mesures adéquates par le Haut comité du contrôle administratif et financier.
Un prêt de 49,4 millions d’euros le 1er avril
Le 1er avril dernier, le conseil d’administration du groupe de la Banque Africaine de développement a tout de même accordé un prêt de 49,4 millions d’euros à la Société Tunisienne de l’électricité et du gaz. Cet argent doit financer le développement du réseau de transport de 260 kilomètres à construire et de distribution de gaz naturel, pour 404 kilomètres, dans l’ouest du pays en raccordant 19 communes de la région d’ici à 2019.
Pour Alex Rugamba, directeur du département Energie, Environnement et changement climatique de la Banque Africaine de Développement, « les populations pourront enfin avoir accès au gaz naturel dont la fourniture jusqu’à présent est essentiellement limitée aux localités du littoral. L’accès à cette source d’énergie propre, abordable et en continu, contribuera à réduire les disparités existantes entre la région Ouest et les autres régions du pays en facilitant le développement industriel et la création d’emplois. Les principaux bénéficiaires du projet sont constitués de petites et moyennes industries, de petits commerces et d’environ 13.500 ménages dans la zone du projet. »
Le Japon à la rescousse
Parallèlement, la Tunisie cherche à développer ses sources énergétiques et n’a pas d’autre choix que de diversifier également ses sources de financement. Un recours au crédit a été effectué, sur une recommandation de la Banque Centrale de Tunisie, octroyé par l’Agence Japonaise de Coopération Internationale, pour près de 600 millions de dinars.
Le prêt, remboursable sur une période de 40 ans, dont 10 année de grâce, est d’un taux d’intérêt de 0,6% et une commission de 0,2% à payer une seule fois, et ce, avec les garanties de l’Etat tunisien.
Il a été confirmé par l’Assemblée des Représentants du Peuple, Parlement tunisien bien que des réticences de la part de plusieurs parlementaires et aient été émises, notamment en ce qui concerne les retombées environnementales du projet que cet argent servira à financer.
Ce prêt doit permettre de construire une unité de production d’électricité à Rades, alors que comme le soulignent des parlementaires, la région souffre déjà d’un problème de pollution. Prête à l’horizon 2017, elle devra fournir 430 mégawatts.
Dans sa réponse aux interventions des parlementaires, le Ministre a précisé que ce projet s’inscrit dans le cadre d’un plan directeur pour la période 2008-2016, visant la production de 2180 mégawatts d’électricité.