La Turquie a officialisé le lancement de la construction, dans le Nord-Est du pays, du gazoduc trans-Anatolien, Tanap.
C’est mardi dernier que la Turquie a officiellement lancé le projet de construction du gazoduc Tanap. Projet chiffré à dix milliards d’euros, il doit permettre d’acheminer à partir de 2018, date à laquelle, il devrait être opérationnel, du gaz depuis l’Azerbaïdjan vers l’Union Européenne. La Géorgie et l’Albanie sont également parties prenantes à ce projet.
1850 kilomètres de long
Ce gazoduc devra relier la frontière géorgienne de la Turquie vers sa frontière grecque en travers toute l’Anatolie, soit un trajet de 1850 kilomètres de long. Soutenu depuis de nombreuses années par Bruxelles, le gazoduc doit permettre, selon les estimations de la Commission Européenne, de satisfaire 20% de ses besoins en gaz. Il devrait transporter annuellement 16 milliards de mètres cubes de gaz, quantité qui devra augmenter progressivement jusqu’à 31 milliards de mètres cubes.
Avec ce projet, c’est une alternative de trajet pour l’énergie vers l’Europe, qui souhaite, encore plus aujourd’hui après la crise ukrainienne et ses conséquences, réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe.
Le représentant spécial pour la Russie après de l’Union Européenne, Vladimir Chizov, a d’ailleurs exprimé ses doutes au sujet de ce gazoduc, quant à sa réalisation qu’il présente « comme un défi extrême du point de vue technique » et quant à son prix jugé « exorbitant« .
Vaincre la dépendance russe
Pour une universitaire turque spécialisée dans les relations internationales, « ce projet doit être considéré dans le cadre de la sécurité européenne. C’est une partie de la stratégie de diversification qui va réduire la dépendance énergétique de l’Europe. »
Lors de la cérémonie d’officialisation du projet, le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, a d’ailleurs expliqué penser que ce projet amènerait certes du gaz, mais également la paix et la stabilité dans la région avec la question étant toujours pendante du règlement du conflit du Haut-Karabakh qui réclame son indépendance vis-à-vis de l’Azerbaïdjan.
Le gazoduc sera relié au gazoduc trans-Adriatique, déjà prévu, qui transportera le gaz de la Turquie vers la Grèce, l’Albanie mais aussi l’Italie, à travers l’Adriatique.