La société historique Cuadrilla vient d’obtenir le feu vert à sa première demande de forage d’un puit de gaz de schiste. Si cette exploitation est une première, elle risque de le rester un moment tant la législation au niveau local reste complice et lente à mettre en œuvre mettent en péril le tissu industriel intéressé.
C’est dans le nord-ouest du pays dans le comté du Lancashire que la société Cuadrilla a reçu le feu vert des autorités compétentes pour ses demandes d’autorisation de forage de plusieurs puits. La controversée technique – du moins pour l’opinion publique – de la fracturation hydraulique sera utilisée. Du moins, si le comté de Lancashire est d’accord alors que la collectivité locale Lancashire a déjà répondu favorablement à la compagnie énergétique.
La décision définitive ne devrait donc plus trop tarder et les opérations de forage pourront démarrer sous peu. Le cabinet de conseil Pöyri estime que la production ne démarrera pas avant 2019 ou 2020, c’est-à-dire avec plus de cinq années de retard par rapport à ce qui était prévu initialement.
La première autorisation depuis 2011
Cela faisait quatre ans qu’aucune autorisation de ce genre n’avait été accordée tant les industriels souffrent d’une législation complexe où les acteurs en profitent pour se renvoyer la balle. Le gouvernement ne trouve rien à redire au développement de cette filière, le premier ministre, David Cameron lui-même, appelant de ses vœux à un développement « tambour battant ».
Mais au niveau local, des préoccupations liées à l’aménagement du territoire du à une législation des collectivités complexe, asphyxie toute réactivité et fait risquer une thrombose à ce processus « beaucoup plus lent que la prévu » selon Dan Lewis, auteur d’un rapport sur le gaz de schiste au Royaume-Uni. Il constate que « la réglementation sur l’aménagement s’avérait imprévisible ».
Une victoire en demi-teinte pour Cuadrilla ?
Car si l’un des projets de la société est donc sur le point d’être mis en œuvre, un autre, dans une partie plus reculée de la région, semble mal engagé. La même collectivité locale a recommandé de le désapprouver parce que son exploitation entrainerait « un trafic trop important, ce qui aurait un impact inacceptable sur le réseau routier rural. »
“Le succès ou l’échec du nouveau site de forage, aujourd’hui brouté par des vaches laitières, jouera un rôle important pour déterminer si oui ou non la Grande-Bretagne développera une importante industrie de fracturation hydraulique”, note le Times. “Cuadrilla doit prouver non seulement qu’il est possible d’extraire le gaz, mais aussi qu’elle est capable de le faire sans danger.”
D’après le Times, le gaz de schiste permettrait, “comme aux Etats-Unis, d’avoir une chute des prix du gaz, une économie qui ne dépendrait plus de régions politiquement instables, et une baisse des émissions de CO2”.