La société britannique fait face à un problème technique qui la contraint à suspendre la production de gaz de son principal gisement, Jubilee, au Ghana alors que la production de pétrole va être fortement réduite.
Même si la compagnie Tullow Oil n’a communiqué que très récemment sur la situation, la production de gaz a été suspendue à Jubilee le 3 juillet, entrainant une réduction à 65.000 barils par jour de la production de pétrole. Le gaz produit sur le champ Jubilee est acheminé vers l’usine de gaz d’Atuabo, située dans le district Ellembele dans l’ouest du Ghana, et qui fournit du GNL aux centrales thermiques d’Aboadze.
En cause, des problèmes techniques de compression de gaz sur la barge de production, Kwame Nkrumah, qui sert à l’exploitation de Jubilee. La reprise de la production à plein régime est annoncée pour la mi-août alors qu’une équipe d’experts travaille à pied d’œuvre pour réparer la panne.
Des ambitions en berne
Le gisement ghanéen Jubilee a été découvert en 2007 par Tullow Oil. Doté de réserves estimées à 1,2 milliards de barils de brut, ce puit a aiguisé bien des appétits dès son ouverture.
« Dès la fin de l’année 2010 nous passerons à un premier palier de 120.000 barils par jour », affirmait à Tim O’Hanlon, le vice-président de Tullow Oil, au début de la même année. « Plusieurs étapes doivent ensuite permettre au puits d’atteindre son plateau à 250.000 barils par jour, le niveau de production économiquement optimal. »
Malheureusement, cinq années plus tard et dans une conjoncture énergétique internationale totalement différente, les objectifs de la société britannique n’ont jamais été atteints. Ainsi, en 2014, le groupe ne produisait que 103.000 barils par jour.
Des comptes dans le rouge
Cette nouvelle ne va pas donc pas arranger la situation générale de Tullow Oil alors que les comptes de la société sont dans le rouge. Le groupe a annoncé des pertes en 2014, de 1,6 milliard de dollars.
Un résultat du évidemment à l’effondrement du cour du baril mais également à une perte de vitesse du chiffre d’affaire qui a chuté de 16% passant de 2,21 milliards de dollars en 2014 alors qu’il était en 2013 de 2,65 milliards.
Dans ce contexte, le PDG de la société a annoncé limiter les dépenses d’investissements de 2015 à seulement 200 millions de dollars tout en resserrant son cœur d’activité en Afrique de l’ouest et réduisant ainsi son activité au Kenya et en Ouganda.