Le groupe pétrolier français Total a annoncé la cession d’actifs de transport de gaz en mer du Nord britannique à North Sea Midstream Partners pour 585 millions de livres sterling, soit environ 800 millions d’euros. Cette acquisition reste toutefois soumise à l’approbation des autorités.
Le groupe pétrolier Total a annoncé avoir conclu un accord avec North Sea Midstream Partners, qui appartient à ArcLight Capital Partners, société de private equity spécialisée dans les actifs d’infrastructures, pour céder ses parts dans les gazoducs de Fuka et Sirge situés dans la mer du Nord. La transaction de 585 millions de livres sterling (près de 800 millions d’euros) inclura également le terminal gazier de Saint-Fergus en Ecosse. Ces actifs concernés, les gazoducs Fuka et Sirge, lui appartement respectivement à 100% et 67%, ainsi que le terminal gazier Saint-Fergus, qu’il possédait à 100%.
Frigg UK (FUKA) est un gazoduc long de 362 kilomètres, initialement construit en 1977 pour relier le champ de Frigg, situé à la frontière des eaux britanniques et norvégiennes, au terminal gazier de Saint-Fergus en Écosse. Bien que le champ de Frigg ne soit plus en production aujourd’hui, ce pipeline est lui toujours en activité et achemine le gaz d’une vingtaine de champs en mer du Nord jusqu’au terminal de St. Fergus. Le terminal gazier de Saint-Fergus est une usine de traitement de gaz composée de trois trains, affichant une capacité de traitement de 2.648 millions de pieds cubes par jour et desservant plus de 20 champs. Enfin, le système de transport de gaz SIRGE (Shetland Island Regional Gas Export System) est un gazoduc long de 234 kilomètres et d’une capacité de 665 millions de pieds cubes par jour, assurant la liaison entre l’usine de traitement de gaz des îles Shetland et le pipeline FUKA.
Une stratégie de gestion dynamique du portefeuille de Total
Selon Patrick de la Chevardière, le directeur financier de Total, « la vente de ces actifs de transport de gaz illustre une nouvelle fois la stratégie de gestion dynamique du portefeuille de Total et le potentiel de valeur que recèlent les actifs d’infrastructure ». « Cette cession au profit d’une entité spécialisée dans les actifs de transport au Royaume-Uni permet de créer de la valeur, tout en s’assurant de l’avenir durable de ces installations », précise encore le directeur financier.
« Cette cession ne doit pas être interprétée comme une volonté de se retirer de la mer du Nord », a toutefois affirmé Mike Borrell, directeur des activités d’exploration-production de Total pour l’Europe et l’Asie centrale. La preuve en est que Total conserve 60% de Laggan-Tormore, qualifié d' »actif de bonne qualité ». En juillet, Total avait notamment annoncé la vente de 20% de l’important gisement gazier de Laggan-Tormore ainsi que de ceux d’Edradour et de Glenlivet, en mer du Nord britannique, pour 565 millions de livres soit environ 876 millions de dollars.
Le groupe reste néanmoins présent dans de nombreux autres actifs dans la région, comme les gisements d’Elgin-Franklin et West Franklin. En outre il s’est vu accorder cinq permis d’exploration de gaz de schiste par le gouvernement britannique.
Le simple respect du plan de cession d’actifs
Cette transaction s’inscrit dans le cadre du plan de cession d’actifs de 10 milliards de dollars entre 2015 et 2017, dont 5 milliards dès cette année, annoncé par le groupe pour faire face à la chute des cours du pétrole, parallèlement à l’effort de réduction des investissements, des dépenses d’exploration et des coûts d’exploitation. « Là où les actifs d’infrastructures jouent un rôle clé dans le développement des ressources et des réserves, nous y conservons une position importante, (et) là où ils deviennent purement des infrastructures, où ils ne font plus partie du coeur de métier (…), ils peuvent devenir candidats à une cession », d’après un communiqué du groupe.
Ainsi, sur les sept premiers mois de l’année, le groupe a réalisé pour 3,5 milliards de dollars de cessions. Ces derniers mois, Total a, par exemple, cédé sa participation de 16,67% dans la raffinerie de Schwedt (Allemagne) pour 300 millions de dollars, ou encore sa filiale de production de charbon en Afrique du Sud, Total Coal South Africa (TCSA), pour 262 millions de dollars plus un paiement additionnel maximal de 120 millions étalé sur plusieurs années.
En ce qui concerne le Royaume-Uni, le groupe mondial reste très présent dans la production de pétrole et de gaz. Le société exploite principalement les zones d’Alwyn/Dunbar et d’Elgin/Franklin. Cette dernière est en cours de valorisation. Le projet West Franklin, entré en phase 2 en janvier dernier, devrait permettre d’extraire 40.000 barils équivalents pétrole supplémentaires par jour.