Nouvel obstacle franchi par Royal Dutch Shell dans son projet de rachat de BG Group puisque la Commission européenne a autorisé, en vertu du règlement de l’UE sur les concentrations, cette opération de 47 milliards de livres.
BG Group a annoncé que la Commission européenne avait approuvé sans condition l’offre de rachat de Royal Dutch Shell pour 47 milliards de livres (63,73 milliards d’euros), première méga-fusion du secteur pétrolier en plus de dix ans. La Commission a concentré son examen sur les marchés où les activités de Shell et de BG Group se chevauchent, à savoir l’exploration de gisements de pétrole et de gaz, la fourniture de gaz naturel, ainsi que la liquéfaction et la fourniture de GNL.
Un examen approfondi
Le régulateur a conclu que ce rachat ne conférerait pas de pouvoir de marché à Shell sur un certain nombre de marchés, à savoir l’exploration pétrolière et gazière, la liquéfaction de gaz et la fourniture en gros de gaz naturel liquéfié. En outre, un certain nombre de concurrents puissants continueraient d’exercer des activités sur ces marchés après l’acquisition. La Commission est parvenue à la conclusion que l’acquisition ne permettrait pas à Shell d’exercer une influence sur les prix et que ces marchés resteraient concurrentiels après l’opération.
Enfin, la Commission a estimé que Shell ne serait pas en mesure d’empêcher ses concurrents d’accéder à ses installations de liquéfaction qui approvisionnent l’Espace économique européen en gaz ou à ses infrastructures de transport et de traitement du gaz en mer du Nord. Cela s’explique principalement par le fait que d’importantes capacités de liquéfaction supplémentaires sont en train d’être développées et seront mises en service dans un futur proche, tandis que d’importantes capacités inutilisées de transport et de traitement de pétrole et de gaz existent dans la région de la mer du Nord. En conséquence, la Commission a conclu que l’opération, qui lui a été notifiée le 29 juillet 2015, ne poserait pas de problème de concurrence.
Une fusion encore conditionnée
Après l’autorisation pré-conditionnelle obtenue au Brésil, l’opération se présente donc bien jusqu’ici mais demeure encore dans l’attente de l’approbation des autorités antitrust australiennes et chinoises. De plus, il faudra que les dirigeants des deux sociétés obtiennent finalement le soutien des actionnaires des deux groupes. Néanmoins, BG Group et Shell attendent la finalisation de l’opération pour le début de l’année 2016.
Les autorités américaines ont déjà donné leur feu vert mi-juin à ce projet, annoncé en avril, qui vise pour Shell à réduire l’écart avec l’américain Exxon Mobil, première « major » mondiale. « La combinaison avec BG constitue un tremplin pour faire de Shell une entreprise plus simple et plus rentable, la rendant plus résiliente dans un monde où les prix du pétrole pourraient rester bas un certain temps’, a commenté son président Ben van Beurden.