Le groupe nigérian N-Gas a menacé de réduire drastiquement ses exportations de gaz vers le Ghana, en raison d’impayés accumulés par la compagnie nationale d’électricité.
Le Nigeria menace de réduire ses exportations de gaz vers le Ghana. La raison avancée par le groupe nigérian N-gas est l’accumulation des impayés par la compagnie nationale ghanéenne d’électricité. Suite à la menace, une mission gouvernementale d’Accra a été dépêchée au Nigeria pour des négociations. Conduite par le ministre de l’Energie Kwabéna Donkor, la délégation ghanéenne est au Nigeria pour des négociations avec la compagnie N-Gas qui menace le Ghana d’une réduction de 70% des exportations de gaz, pour des raisons d’impayés accumulés par la River Volta Authorithy.
181 millions de dollars US d’impayés
Selon le fournisseur nigérian, le Ghana lui doit 181 millions. Selon Walter Perez, le directeur général de WAPCo, la mise à exécution de la menace de N-Gas pourrait conduire à une “situation désolante” pour le secteur de l’électricité au Ghana, a rapporté l’agence Reuters. Volta River Authority devrait également 103 millions de dollars à WAPCo, selon la même source.
L’ultimatum de N-Gas fait suite à une injonction de la Nigeria National Petroleum Company (NNPC), la compagnie nationale des hydrocarbures du Nigeria. En raison des impayés accumulés par Volta River Authority, N-Gas se serait retrouvé incapable de régler des factures auprès de la NNPC, qui aurait menacé de diminuer sa fourniture de gaz à la compagnie nigériane. NNPC est l’un des actionnaires de N-Gas aux côtés de Shell Petroleum Development Company et Chevron Nigeria.
L’arrêt de la fourniture de gaz toucherait sept centrales thermiques, Sunon Asogli, TAPCO, TICO, T3, TT1PP, TT2PP et MRP, avec des répercussions sur les pays voisins qui achètent l’énergie électrique auprès de la Volta River Authority.
N-Gas critiqué également
N-Gas a été critiqué par le passé pour ne pas avoir respecté ses engagements de livraisons. L’accord initial passé avec VRA au Ghana portait notamment sur la fourniture de 120 millions de pieds cubes de gaz naturel.
Or, le Ghana a été confronté tout le long de l’année à de sévères coupures de courant qui ont affecté l’activité économique et provoqué la colère des populations.
Selon Walter Perez, environ 100 millions de pieds cubes de gaz naturel ont bien circulé par jour à travers le gazoduc depuis juillet. Le président Ghanéen, Mahama a promis d’y mettre fin au plus tard début 2016 alors que l’exploitation des réserves de gaz du champ Jubilee, censée booster la production électrique du pays, a pris du retard et n’en est qu’à ses débuts.