Suite à la puissante montée des tensions diplomatiques entre la Turquie et la Russie, Ankara s’est lancé dans la recherche de nouveaux fournisseurs de gaz naturel. Une situation qui presse pour la Turquie encore très dépendante de Gazprom et une aubaine pour un quatuor de pays producteurs.
Avec 80% d’importations de gaz naturel, la Turquie demeure très dépendante des pays producteurs, d’autant que plus de la moitié des 50 milliards de mètres cubes importés transite par la Russie qui constituait jusqu’à ce jour l’un des tous premiers fournisseurs du pays. Mais l’avion russe abattu par l’armée turque dernièrement rabat les cartes, Moscou et Ankara ayant rompu tout dialogue. Aussi, pour parer à toutes éventualités et en premier lieu pour prévenir de toute crise d’approvisionnement, le Président turc ainsi que le Ministre de l’Energie et des Ressources Naturelles ont initié une ronde de déplacements et de négociations stratégiques au Qatar, en Azerbaïdjan, en Iran et au Turkménistan. Objectif : remplacer le gaz russe en signant divers accords d’approvisionnement et d’acheminement du gaz naturel.
Des accords en voie de concrétisation
La Turquie compte ainsi sur ces quatre producteurs pour continuer d’alimenter le pays en gaz et pour ce faire le Président Erdogan a notamment demandé aux responsables d’Azerbaïdjan et d’Iran d’augmenter leurs futures livraisons de GNL. Il s’agit là non pas de nouveaux partenariats donc mais d’une demande d’augmentation du volume des ventes de gaz. Parallèlement, un déplacement d’une délégation turque au Turkménistan est prévue pour la mi-décembre afin cette fois de conclure un nouvel accord d’achat-livraison de GNL. Par ailleurs, le Président Erdogan a fait un pas significatif en direction du Qatar, autre grand producteur mondial, en mettant en place une entente sur le long terme pour l’importation de gaz. A ce titre, le Qatar étudierait avec la plus grande attention la possibilité de construire un terminal gazier en Turquie. Tous ces accords semblent en très bonne voie et devraient donc rapidement se concrétiser. La Turquie prouve ainsi que l’emprise russe sur le marché du gaz n’est plus ce qu’elle était et que bien d’autres pays producteurs sont enclins à prendre la place de Gazprom. Est-ce que le géant gazier russe en sortira affaibli au risque de voir ses parts de marché grignotés en Europe également ? A suivre.