Tandis que le marché chinois représente l’un des plus gros potentiels au niveau mondial en termes de demande en gaz naturel, l’Américain Chevron vient de conclure un important deal sur dix années. Un premier contrat stratégique qui pourrait bien ouvrir la voie à d’autres et qui traduit l’appétit grandissant des groupes gaziers mondiaux pour ce marché en devenir.
Le timing a semblé idéal pour le groupe américain Chevron qui a concrétisé la vente d’1 million de tonnes de GNL juste avant Noël, le 22 décembre. Un cadeau de fin d’année bien apprécié par l’énergéticien puisque le contrat court sur une période de dix années, ce qui lui laisse amplement le temps de s’installer durablement en Chine, où la demande en gaz reste plus que conséquente. Le pays qui continue de voir son économie croître, en dépit de récents signes de ralentissement, reste en effet très conditionné par la fourniture régulière et abondante en gaz. En y ajoutant l’ambitieux plan de remplacement des centrales électriques fonctionnant au charbon par de nouvelles tournant au gaz naturel cette fois, le potentiel du marché chinois apparaît encore plus prometteur.
Dans le détail, Chevron commencera à livrer son gaz à partir de 2020 à la compagnie chinoise China Huadian Green Energy Co., en s’appuyant sur sa base australienne de Gorgon qui a été sélectionnée comme principale source d’approvisionnement. Un point de relai parfait puisque l’Australie constitue la porte d’entrée toute trouvée pour s’attaquer au marché chinois et au marché Asie-Pacifique au sens large du terme. Car en plus de la Chine, Chevron compte bien prendre ses marques sur un deuxième marché asiatique majeur : le Japon.
Une collaboration inscrite sur le long terme
Cette nouvelle commande de GNL de la Chine à Chevron est en fait la continuité d’un rapprochement déjà initié notamment en termes d’échange de savoir-faire et de transfert de technologie. Car l’Américain a déjà conclu un contrat de partage de production avec le groupe publique chinois CNPC (China National Petroleum Corporation) portant sur le champ gazier de Chuandongbei dans le Sichuan et un autre sur un bassin offshore de la Mer de Chine cette fois.
Un échange de bons procédés en quelque sorte qui permet à coup sûr à Chevron de gagner la confiance et la fidélité des acheteurs chinois et de s’imposer comme l’un des principaux fournisseurs en GNL. Chevron semble bien avoir marqué un coup gagnant avec cette nouvelle étape dans son développement en Chine sur fond de compétition internationale rude car des acteurs tout aussi important comme Engie pour la France n’ont pour autant pas dit leur dernier mot. Pour rappel, le groupe français a fin 2015 remporté un important contrat de vente de gaz naturel avec la Chine également. L’année 2016 qui débute devrait ainsi voire de grandes manœuvres continuer de s’opérer vis-à-vis de ce marché particulièrement juteux et qui ne devrait pas connaître d’affaiblissement avant plusieurs décennies.