L’entreprise française SKF S2M installée dans l’Eure est en train de changer considérablement la donne dans l’exploitation de champ offshore de gaz naturel. Son palier magnétique permet d’augmenter drastiquement la capacité d’exploitation et la rentabilité des puits.
Employant quelques 200 personnes à proximité de la région parisienne, l’entreprise SKF S2M n’est pas connue du grand public mais suscite déjà le respect de grands acteurs de l’exploitation du gaz naturel au premier rang desquels le Norvégien Statoil. En 2011, l’entreprise française implantée dans l’Eure avait déjà signé un important contrat de 30 millions d’euros avec le Norvégien, portant sur la fourniture du tout premier compresseur de gaz sous-marin. Jérémy Lepelley, le responsable des ventes de la branche Oil&Gas de la société expliquant que « Les puits de gaz sont généralement non exploités dans leur totalité », mais « Avec cette nouvelle installation sous-marine, Statoil vise à exploiter jusqu’à 70 % de réserve du puits, ce qui lui permettra d’utiliser plus longtemps les ressources déjà sur place. » .
Quelques années plus tard à peine, la société innove une nouvelle fois est met au point un palier magnétique : « il s’agit d’un élément de pivoterie nouvelle génération que l’on utilise sur une machine qui sert à compresser et purifier le gaz, qu’on appelle aussi turbo expander ou – s’il est entraîné par un moteur électrique – moto compresseur. »
Augmenter la rentabilité des puits sous-marins
Le palier magnétique de SKF S2M vise à présent à apporter une solution technique novatrice aux grandes compagnies gazières, afin d’augmenter la fiabilité, la longévité et la rapidité de l’ensemble des équipements visant à traiter, stocker et transporter le gaz naturel issu de puits de forage offshore.
Grâce à cette avancée technique, les exploitants de gaz naturel pourront bénéficier d’un équipement qui permettra de tirer le meilleur de chaque puits, d’en augmenter la rentabilité et de poursuivre les opérations d’extraction sur long terme. Le Norvégien Statoil pouvant ainsi continuer d’exploiter le champ gazier d’Åsgard jusqu’en 2032 tandis que « sans palier magnétique, l’opération n’aurait pas été possible », confie Jérémy Lepelley.
Généralement, la compression du gaz se pratique sur le plateforme, mais grâce à ce palier magnétique, elle pourra se faire directement sous l’eau. Une première qui fait grand bruit du côté des groupes comme Total qui lorgnent de près l’entreprise française dans son développement et qui songent à présent à s’équiper.
La société de l’Eure ne se trompe d’ailleurs pas sur le caractère révolutionnaire de sa trouvaille :« si, d’ailleurs, on compare ça à l’aéronautique avec le premier pas sur la Lune, la compression de gaz sous-marine, c’est un grand pas pour le marché du gaz. »