La banque africaine de développement a approuvé un financement de 24 millions d’euros soit 15,7 milliards de Francs CFA au Cameroun.
Un peu plus de sept mois après l’élection d’Akinwumi Adesina à la tête de la Banque africaine de développement (Bad), les premiers signes de son «New Deal for Africa» commencent à tomber au Cameroun. L’objectif de cet investissement est de faire passer la production de la centrale à gaz de Kribi de 216 MW actuellement à 330 MW.
Une première phase de 173 milliards de Francs CFA
Il permettra de faire face au déficit énergétique du Cameroun estimé à 100 MW, tandis que la demande croit annuellement de 8 % – et ce jusqu’en 2035. C’est l’objectif que vise le projet d’extension de cette infrastructure énergétique construite dans la région du Sud du Cameroun. Ce financement de la BAD ne représente qu’une partie des 65 milliards de francs CFA nécessaires à la conduite des travaux d’extension.
Le contrat y afférent a d’ores et déjà été confié à l’entreprise finlandaise Wartsila, l’un des leaders mondiaux de solutions énergétiques et constructeur de ladite infrastructure, qui a coûté 173 milliards de francs Cfa dans sa première phase.Afin de réunir le reste des financements, Kribi Power Devlopement Corporation (KPDC), entreprise contrôlée par Globeleq Africa (qui a été reprise en 2015 par l’institution de financement britannique CDC et le fonds norvégien Norfund) et qui gère cette centrale thermique, discute depuis plusieurs mois avec la SFI. KPDC ambitionne de décrocher auprès de cette filiale de la Banque mondiale spécialisée dans le financement du secteur privé, un prêt à long terme pour l’extension de la plus grande centrale à gaz du Cameroun.
« Le coût sera supporté à 25% par les actionnaires, soit 35 millions d’euros. Le reliquat viendra des bailleurs de fonds internationaux et nationaux ayant accompagné Kribi I », précise Francis Hans Simb Nag, le directeur général de KPDC, contacté par Jeune Afrique.
New Deal on Energy for Africa
Les autres partenaires financiers sont également en train d’obtenir l’accord de leurs instances dirigeantes. L’élément décisif étant le bouclage des discussions avec la Société nationale des hydrocarbures portant sur l’avenant au contrat de fourniture du combustible. « Nous devons achever les négociations en février 2016 au plus tard, pour démarrer les travaux à la fin du premier trimestre », ajoute Francis Hans Simb Nag. Le nouveau président de la Bad confirme ainsi à travers cette décision du Conseil d’administration, son programme présenté au cours de sa campagne pour l’accession à la tête de l’institution. Un programme qui faisait la part belle à l’électrification de l’Afrique. D’où l’appelation de « New Deal on Energy for Africa », qui lui avait notamment permis de prendre la tête de l’institution panafricaine.
Parallèlement, d’autres discussions sont en cours avec des banques locales. Selon des sources proches du dossier, les différents accords de financement devraient tous être bouclés au premier trimestre 2016, de manière à permettre le lancement des travaux d’extension au deuxième trimestre 2016.