Dans la bataille juridique au sujet du permis de forage et d’extraction du gaz de schiste en Isère, Total n’a pas dit son dernier mot. Le groupe vient de voir la justice lui donner raison en annulant la précédente décision du tribunal de Cergy. Total peut donc à présent effectuer les opérations de forage pour le gaz de schiste sur 5 départements.
Dernier volet ou avant-dernier volet du dossier du permis du gaz de schiste de Total en France, la justice donne raison au groupe et lui rend son permis d’exploitation qui court sur 5 départements : la Drôme, l’Ardèche, le Vaucluse, l’Hérault et le Gard. 4 700 km² sur lesquels Total va pouvoir reprendre là où il en était avant que l’Etat n’annule un peu plus tôt le permis qui lui avait accordé auparavant.
Pour rappel, Total s’était donc vu délivrer un permis de forage dans la région de Montélimar en 2010 mais la loi de Christian Jacob de 2011 est passée par là. Une loi qui rend illégale la fracturation hydraulique en France. Le permis à peine accordé avant été annulé dans la foulée, le tribunal estimant que Total aurait recours au fracking et la technique étant devenue interdite, le permis était alors retiré au groupe français.
Pas de fracturation hydraulique
Point central du dossier donc : la fracturation hydraulique. Une technique qui consiste à fracturer la roche-mère (du schiste) dans laquelle est emprisonné le fameux gaz par l’injection d’un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques. Une technique qui, mal maîtrisée, fait courir des risques sur l’environnement en termes notamment de pollution des nappes phréatiques.
Mais voilà tout ce qui a fait pencher la balance en faveur de Total : le groupe a toujours dit et redit qu’il ne s’appuierait pas sur la fracturation hydraulique comme technique d’extraction du gaz de schiste mais sur la stimulation électrique. Face à cet argument, le rapporteur public avait déjà préconisé début janvier de rendre son permis à Total. Parallèlement, le PDG du groupe Total, Patrick Pouyanné avait joué la carte de l’apaisement dès mi-janvier en indiquant « Je n’ai pas envie de passer en force sur ce sujet-là. Si la collectivité nationale ne souhaite pas qu’on fasse d’exploration de gaz de schiste, nous ne le ferons pas. » Et d’ajouter « Je pense qu’il faut qu’il y ait un consensus sur un sujet pareil. »
Les anti gaz de schiste demande à l’Etat de faire de la décision, ils avancent également le fait que seul le fracking est réellement opérationnel pour l’extraction du gaz de schiste et que le permis de Total ne court que jusqu’au 31 mars 2015. De son côté, le groupe français continue d’affirmer qu’il ne ferait pas de fracturation hydraulique mais bel et bien de la stimulation électrique et que son permis est encore valable pour trois années.