Arrêt temporaire des opérations de forage en Algérie

La Compagnie gazière Sonatrach a récemment fait savoir qu’elle suspendait ses activités d’exploitation du gaz de schiste sur les champs tests d’In Salah.

La Sonatrach, société d’Etat algérienne, en charge du pétrole et du gaz, a fait savoir qu’elle décidait de suspendre temporairement son exploration des puits de gaz de schiste sur les champs d’In Salah en plein cœur du Sahara. D’après les autorités algériennes, cette décision s’explique par la chute continuelle et forte du prix du baril de pétrole qui a entrainé dans son sillage la chute des cours du gaz naturel. Dans un communiqué, la compagnie explique que « Sonatrach ralentit son investissement concernant l’exploration de gaz de schiste sur plusieurs champs expérimentaux au sud du pays. La nouvelle orientation est de réaffecter nos ressources financières vers la modernisation de l’appareil productif du pétrole et gaz conventionnel ». Cet arrêt momentané n’implique donc pas pour autant un arrêt définitif des activités du gaz de schiste en Algérie mais un redéploiement stratégique temporaire de portefeuille d’activités de la société. Sonotrach préfère se focaliser sur le gaz naturel « classique » plutôt que sur le gaz de schiste. Pour l’instant donc.

Un baril trop faible pour l’instant

Si Sonatrach stoppe momentanément ses activités, c’est en raison du fait que le baril est toujours à un niveau des plus bas. Alors qu’il dépassait allègrement les 100 dollars en 2014, il dépasse péniblement les 30 dollars actuellement. Et avec des coûts d’exploitation supérieurs au gaz traditionnel, le gaz de schiste n’est pas suffisamment rentable en l’état. L’expert en énergie, Nazim Zouiouèche, qui est également l’ancien grand patron de la Sonatrach explique que la compagnie énergétique ne se relancerait pas dans l’opération tant que le baril ne dépasse pas les 80 dollars. La récente annonce du gel de la production de pétrole de grands pays producteurs tels que l’Arabie Saoudite devrait plaider à termes pour l’entreprise algérienne. Ce gel permettrait de stabiliser le marché en stoppant la surabondance d’offre qui pèse mécaniquement sur le prix du baril. Il faudra toutefois patienter quelque peu pour que les effets positifs se fassent sentir sur le cours du brut, et donc sur celui du gaz.

Dès lors, l’Algérie pourrait alors reprendre ses activités là où elle les avaient laissées. Car le potentiel gazier du pays demeure plus que conséquent, et le filon du gaz de schiste permettrait à coup sûr d’augmenter considérablement les stocks algériens de gaz.

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A propos de l'auteur Nicolas Villiers

Jeune journaliste économique PQR dans le sud ouest, Nicolas Villiers se lance dans la rédaction Web à la faveur du lancement du gaz.fr.

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