Alors que 80% des agents sont désormais au chômage technique, les rumeurs circulent dans un climat délétère.
C’est le Directeur général de Petrofac qui a cru faire de l’humour lors d’un show télévisé qui a ajouté un peu plus à l’ambiance pesante au sein de la compagnie dont l’activité se tarit et le dialogue sociale se distend un peu plus chaque jour.
Blocage de la production
Parmi les ouvriers récemment licenciés, une centaine a même envahi les locaux de la société et bloque la production sur le site depuis plusieurs semaines, réclamant le versement de leur allocation chômage. Prenant le prétexte de ce sit-in, Imed Dérouiche, directeur général de Petrofac, a annoncé la mise au chômage technique de 80% des agents de la compagnie. Selon lui, cette « décision de cessation des activités était prévisible et constituait une conséquence du sit-in observé par les diplômés chômeurs au siège de la compagnie et dans les champs pétrolifères qu’elle exploite ».
Certains demandent désormais l’aide et surtout l’intervention de l’Etat afin de permettre aux agents qui souhaitent travailler, de pouvoir le faire, en faisant évacuer les bloqueurs. Parallèlement les grévistes font également appel à l’Etat mais pour bien d’autres raisons.
Intégration dans la fonction publique
Le capital de la société Petrofac en Tunisie est détenu majoritairement, 55%, par l’Entreprise tunisienne des activités pétrolières, « entreprise publique de Tunisie créée en 1972 et dont l’objet est de prospecter, d’explorer et de produire du pétrole et du gaz naturel sur le territoire et dans les eaux tunisiennes. » Les grévistes exigent donc leur recrutement immédiat au sein de la fonction publique tunisienne. Sorte d’agent du service public sous-traitant, ils font partie du millier de personnes employés indirectement par l’Entreprise tunisienne des activités pétrolières.
Sur un plan purement économique, la direction calcule ses pertes. Alors qu’elle fournit le plus important de sa production à la Société Tunisienne d’électricité et de gaz, non seulement, l’entreprise perd de l’argent mais en fait perdre à l’Etat. En effet, la Tunisie serait du coup obligée d’acheter, à prix fort, du gaz naturel à l’étranger.