Le grand groupe énergétique français plutôt connu sur le créneau du pétrole annonce qu’il faudra dorénavant compter encore plus sur lui quant au marché du gaz naturel cette fois.
Alors qu’Engie (ancienne GDF Suez) fait figure de leader français sur le marché du gaz naturel liquéfié, le groupe Total entend à présent venir lui chatouiller les orteils. Car après avoir nié toute tentative de rachat de certaines participations d’Engie dans des blocs d’exploration de champs gaziers à travers le monde, Total vient tout de même de faire savoir par la voix de Laurent Vivier le directeur de l’activité gaz que l’entreprise comptait bien sur cette ressource pour stimuler sa croissance et ses résultats.
Total n’avance donc plus du tout à visage couvert puisque Laurent Vivier a très clairement dévoilé la stratégie du groupe lors d’un convention organisée par l’Association française du gaz. Lors de son intervention, le Mr Gaz de Total a ainsi estimé que le marché mondial du GNL était appelé à un bel avenir et qu’à ce titre l’Europe allait redevenir un marché porteur sur le court terme. Quant au long terme cette fois, ce seront des pays bien plus dynamiques encore qui seront très demandeurs tels que la Chine mais aussi d’autres pays d’Asie du sud-est comme certains pays d’Afrique en plein boom sur la question.
«On va développer et on va chercher à développer ces nouveaux marchés» a ainsi déclaré Vivier, ajoutant que le groupe français ambitionne même de «se lancer dans la construction d’infrastructures de réception dans ces nouveaux pays, des tuyaux, pourquoi pas de centrales électriques, afin de consolider une chaîne de gaz et tirer cette demande hors des marchés classiques».
S’imposer sur les marchés en devenir
La stratégie de Total est claire : se positionner d’ores et déjà comme un futur acteur de premier plan pour ces marchés en devenir pour certains et en re-devenir pour d’autres. «Le relais de croissance viendra de tous ces nouveaux pays qui vont s’ajouter à la carte d’importation pour tirer cette demande dans la période 2020 et au-delà.» comme le déclarait Laurent Vivier.
Signe de l’ambition forte du groupe sur le marché mondial du GNL, ses experts planchent sur une augmentation de sa production annuelle de gaz de 12 millions de tonnes en 2014 à 20 millions en 2020. Parallèlement, les achats augmenteraient également, pour plus que doubler, passant ainsi de 7 millions de tonnes à 15 millions de tonnes toujours sur la même période.
Total, qui est déjà très bien positionné sur son marché avec des présences et des participations partout autour du monde (Qatar, Australie, Yémen, Nigéria, Norvège, Angola, Emirats arabes unis…), s’apprête donc à passer la vitesse supérieure sur fond de décarbonisation de l’économie et de demande internationale en gaz croissante.
Reste à savoir à présent quelle sera la réponse de son concurrent direct en France, Engie. Car après avoir fait savoir qu’il comptait libérer des liquidités en cédant plusieurs de ses participations dans des blocs gaziers, l’énergéticien numéro 1 en France va-t-il laisser Total prendre sa place ?