Le développement du gaz naturel véhicules (GNV) semble définitivement acté. Toutes les semaines, des annonces sont faites quant à l’ouverture de nouvelle stations de ravitaillement. La France est en effet en retard sur la question mais les choses avancent tout de même dans le bon sens.
Quoiqu’en retard en termes de créations de stations-service au gaz naturel, la France a tout l’air de rattraper le train en marche. Et on ne peut que s’en féliciter tant que le GNV apporte des réponses adaptées aux nouveaux enjeux environnementaux. Si les véhicules roulant au gaz coutent 20% plus chers que les autres modèles, ils émettent cependant 50% de NOx en moins et 95% de particules fines en moins également. Et en misant sur le bioGNV même, le bilan environnemental est encore meilleur. Alors qu’attend le pays pour passer la vitesse supérieure ? Plus grand chose à vrai dire car des grands groupes énergétiques comme GRDF, filiale d’Engie, s’associent avec des constructeurs automobiles tels FCA (Fiat Chrysler Automobile) pour stimuler le marché via des prêts attractifs pour l’achat de véhicules ou par des investissements permettant de mettre en place un maillage du territoire plus dense en termes de postes de ravitaillement. Car c’est ce qu’il fait également grandement défaut au pays actuellement : il manque de stations-service GNV.
Pour pallier cette lacune, des initiatives locales et départementales émergent. C’est le cas récemment avec l’annonce de la prochaine création dans le Val-de-Marne (IDF) de la plus grande station-service de gaz de France. Le Sigeif (Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en IDF) porte ce projet. Une implantation stratégique car selon le directeur du Sigeig Jean-Michel Philipp « La zone accueille 150 entreprises, dont beaucoup sont tournées vers la logistique. Certaines devraient être intéressées par la conversion de leurs camions ». Une première étape assure-t-on même à la Sigeif puisque l’objectif affiché est de mettre sur pied une dizaine de stations de ce genre rien que dans la région, dans le court terme. Dans le moyen terme, le directeur de la Sigeif indique qu’il faudrait en réalité au moins une quarantaine d’installations de ce type pour satisfaire la demande et encourage à changer de type de véhicules.
Un déploiement sur tout le territoire
Mais le Sigeif voit même plus loin encore, car le groupement espère que d’autres communes lui emboîteront le pas et se lanceront à leur tour dans ce genre de projet. D’autant que la démarche du Sigeif est soutenue par l’AFGNV (Association Française du Gaz Naturel Véhicule) qui planche sur la mise sur pied de beaucoup plus de stations de ce type à l’horizon 2020. Son directeur Gilles Durand explique que « Le développement du parc de véhicules au gaz nécessiterait environ 250 stations, contre une quarantaine aujourd’hui », ajoutant : « Nous estimons que la majorité d’entre elles (150 environ), placées sur de grands axes, peuvent être rentabilisées grâce au trafic naturel sur ces axes et financées par le secteur privé : on en compte d’ailleurs une quarantaine en projet, pour 16 déjà ouvertes. En revanche, pour les 100 autres, il faudra recourir à des subventions publiques. »
Au total, l’AFGNV estime qu’une enveloppe globale de 200 millions d’euros serait nécessaire pour parvenir à atteindre de tels objectifs.