Le Président du Parti Populaire Européen, Manfred Weber, euro-député allemand estime que le projet de gazoduc aura des répercussions négatives.
L’union politique de l’Europe n’est pas pour demain. Tout dépend les sujets mais cette fois-ci, il s’agit d’énergie et notamment le projet de gazoduc Nord Stream 2. Alors que l’Allemagne est favorable au projet, le coup est venu de ses propres frontières.
Un coup dur pour l’Allemagne ?
L’euro-député, Manfred Weber, a écrit au Ministre de l’économie de son pays, Sigmar Gabriel et au Commissaire Européen chargé de l’énergie et du Climat, l’Espagnol, Miguel Arias Cañete. Il évoque le fait que ce projet de gazoduc « aurait des conséquences préjudiciables à l’approvisionnement gazier d’Europe centrale et orientale, dont l’Ukraine ».
Son parti est pourtant allié à celui de la chancelière Merkel qui est largement favorable à ce projet. Le Nord Stream 2 doit acheminer le gaz russe vers l’Allemagne en passant sous la mer Baltique… évitant de fait de transiter par l’Ukraine.
Le projet avance mais sans consensus
Un consortium mené par le géant russe Gazprom et les sociétés E.ON, BASF/Wintershall, OMV, ENGIE et Royal Dutch Shell a d’ores et déjà été créé pour le projet Nord Stream 2 qui doit voir le jour en 2019… à la fin du contrat d’acheminement du gaz entre la Russie et l’Ukraine.
Mais pour le moment, les Etats restent largement partagés. Neuf pays de l’Union Européenne, principalement à l’Est de l’Europe, ont cosigné une lettre envoyée à la Commission Européenne. Ils expliquent que ce projet représente « potentiellement des conséquences géopolitiques déstabilisantes pour la région du centre et de l’est de l’Europe, ainsi que pour ses pays voisins, et augmenterait la dépendance de la route de transport existante ».
Le vice-président de la Commission européenne à l’Union de l’énergie, Maroš Šefcovic, a assuré qu’un consensus devra être trouvé pour que tout le monde y gagne même si le 25 avril, il a tout de même reconnu que ce projet « implique que nous allons construire des capacités excessives » rendant « économiquement très difficile le transit par l’Ukraine ».