Avec la levée des sanctions internationales à l’encontre de l’Iran, le marché régional du gaz naturel dans le Caucase se trouve fortement dynamisé. La SOCAR et Gazprom en font pour le moment les frais. Une bataille politico-commerciale est en tout cas à l’œuvre.
Voilà deux marchés très demandeurs en gaz naturel, la Géorgie et l’Arménie. Deux pays très dépendants au niveau de l’énergie mais également au niveau de la politique. Car en Géorgie comme en Arménie, la pression de la Russie reste forte. Une pression qui semble être en train de se relâcher quelque peu, surtout au niveau commercial car Téhéran compte bien faire de la Géorgie comme de l’Arménie deux clients de choix pour écouler ses stocks de gaz naturel. A cet égard, il se murmure que le gouvernement d’Iran aurait déjà fait des propositions tarifaires particulièrement intéressantes à la Géorgie. Et du côté de l’Azerbaïdjan également, on lorgne vers ces deux marchés, la SOCAR (société nationale de pétrole et de gaz ) aurait à son tour proposé un prix avantageux à Tbilissi. Et pour l’Arménie, même son de cloche, l’Iran lui aurait fait parvenir une offre bien plus avantageuse que celle que Gazprom a mis en place jusque là.
Les cartes semblent ainsi être en train d’être rabattues dans le Caucase. La toute-puissance de Gazprom semble bien s’effriter sous le jeu de la concurrence. Une concurrence azérie donc mais iranienne aussi à présent. A ce titre, même si ce n’est pas encore officiellement certifiée, une entente entre l’Iran et la Géorgie aurait même été conclue afin d’éliminer la présence de Gazprom dans toute la région du Caucase du Sud. En réponse à cette attaque commerciale, Gazprom pourrait bien à son tour pratiquer un véritable dumping sur ses prix de vente afin de conserver sa position dominante dans la région et pourrait également prendre le contrôle de la société de distribution de gaz géorgienne pour dominer le marché.
Entre l’Iran, l’Azerbaïdjan et la Russie, les grandes manœuvres sont donc en cours dans le Caucase pour garder ses précieuses parts de marché pour l’un, les augmenter pour l’autre et faire une entrée fracassante sur un vaste marché pour un troisième encore. Reste que comme toute mise en concurrence d’un marché, cette guerre commerciale entre trois poids lourds du secteur sera au bénéfice des clients particuliers et des pros qui bénéficieront de nouvelles conditions tarifaires plus avantageuses. Depuis la levée des sanctions internationales à son égard, l’Iran est en train de changer la donne sur le marché régional, européen et bientôt mondial de l’énergie. Un nouvel arrivant qui doit écouler des quantités massives de gaz naturel, quitte à pratiquer des tarifs plus qu’alléchants.