Inauguration de la centrale de Kivu

Au Rwanda, on sait mettre à profit les émanations de gaz toxiques comme le prouve l’inauguration de la centrale de Kivu.

KivuWatt est une centrale flottante tout à fait inédite en son genre. En effet, la société américaine ContourGlobala mis au point un système permettant de transformer les émanations de méthane provenant du lac Kivu, au Rwanda, en une source d’énergie complètement propre.

Un des lacs le plus dangereux au monde

Des trois lacs les plus dangereux au monde, avec deux situés au Cameroun, le lac Kivu concentre une forte proportion de méthane et de dioxyde de carbone. Selon les estimations, ce lac, d’une profondeur pouvant atteindre 485 mètres, contiendrait 60 milliards de mètres cubes de méthane dissous et environ 300 milliards de mètres cubes dioxyde de carbone. Ces gaz, quand ils sont inhalés en quantité importante, peuvent être mortel. Ainsi, une éruption entrainant une forte émanation de dioxyde de carbone dans le lac Nyos, au Cameroun justement, avait asphyxiés 1700 personnes en 1986. Selon les projections des autorités compétentes, un tel évènement sur le lac Kivu, ce qui n’est pas impossible vu les fréquents tremblements de terre dans la région, pourrait entraîner la mort de 2 millions de personnes entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo.

Ainsi, ce projet doit aussi permettre sur le long terme de stabiliser le lac Kivu en le dégazant selon les intentions rendues public de ContourGlobal et du gouvernement rwandais.

26 mégawatts quotidiennement

Même si elle n’a été inaugurée officiellement que ces jours-ci, l’usine tourne depuis le mois de décembre et produit 26 mégawatts quotidiennement. Cela porte la production nationale à une hauteur de 186 mégawatts journaliers. Concrètement, l’usine qui se situe à une dizaine de kilomètres du rivage, capture le méthane pour produire l’électricité en le pompant à plus de 300 mètres de profondeur. Après ce pompage, le méthane est séparé de l’eau et du dioxyde de carbone réinjecté dans les eaux du Kivu, un pipeline sous-marin permet de l’extraire et de produire ainsi de l’électricité.

Cet investissement de 200 millions de dollards, largement financé par la Banque Africaine de développement, l’Emerging Africa Infrastructure Fund, la Netherlands Developement Finance Company et la Belgian Investment Company for Developing Countries, devrait même voir sa capacité de production passée à 100 mégawatts d’ici à 2018, après la construction de trois ou trois autres plateformes. Une production en hausse qui devrait permettre de faire grimper le taux de raccordement au réseau électrique nationale. Selon la Banque mondiale, seulement 16% des foyers rwandais y sont raccordés. L’objectif est fixé à 70% d’ici à 2018, au moment où l’usine devrait atteindre son pic de production.

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A propos de l'auteur Carole Carpentier

Tout juste titulaire d'une double master journalisme/biologie moléculaire, Carole Carpentier rejoint la rédaction du gaz.fr tout en continuant, en parallèle, de mener à bien ses études.

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