La Française De l’Energie ravive la flamme du gaz français

La société française implantée en Lorraine vient de passer la vitesse supérieure sur l’extraction et la commercialisation du gaz de houille, relançant ainsi l’activité gazière en France. Une première depuis l’arrêt des opérations à Lacq. 

La Française De l’Energie (FDE) a beau être encore une jeune société, ses ambitions de développement s’apparentent bel et bien à celles des plus grandes. Car cette entreprise implantée à Forbach se lance, ou plutôt se relance, sur le créneau de l’exploitation du gaz de houille en s’introduisant en bourse à Euronext. L’opération devrait lui permettre de lever de 50 à 60 millions d’euros de fonds, tandis qu’en parallèle elle vient déjà de se voir accorder un prêt de 60 millions d’euros par le fonds RGGreen Invest. Le but de cette double levée de fonds ? Être suffisamment armé financièrement pour forer et exploiter de nouveau puits d’extraction de ce gaz renfermé dans le charbon d’anciens bassins houillers du nord et de l’est du pays. Car à en croire les propos de Julien Moulin, le Pdg et fondateur de la FDE, le potentiel du pays est des plus intéressants : Notre objectif à long terme est de produire 5% de la consommation française de gaz, alors qu’aujourd’hui 99% de cette consommation est importée ». Et pour y parvenir, la FDE entend accélérer la cadence. Si elle n’exploite à ce jour qu’un seul puits de forage dan le Nord, l’entreprise table sur la mise en service de deux nouveaux puits dans la région et d’une quinzaine en Lorraine. Qui plus est, les permis qu’elle s’est vu accorder lui permettront d’exploiter un gisement estimé à plus de 10 milliards de mètres cubes de gaz, représentant six fois la consommation annuelle de gaz du pays.

Accords commerciaux et forages cleans

Si sur le filon amont de l’activité la FDE s’est d’ores et déjà particulièrement bien organisée et positionnée, le terrain de l’aval a également été préparé à l’avance. Car une fois extrait et traité, à qui revendre ce gaz de « qualité » comme le précise le PDG de la société ? Deux grands débouchés s’offrent à la société : l’un favorisant les circuits courts et l’autre les grands noms du secteur. La FDE va à terme écouler une partie de ses stocks à destination des grandes entreprises industrielles du nord et de l’est de la France : « Nous avons la chance d’avoir dans ces régions de nombreux débouchés dans la chimie, la métallurgie et l’automobile » affirme Julien Moulin. Deuxième débouché pour la FDE : Total et EDF. L’entreprise va en effet revendre une autre partie de ses réserves à ces deux grands groupes qui les revendra sur différents marchés pour l’un et s’en servira pour produire de l’électricité pour l’autre. Une affaire déjà bien ficelée pour la FDE donc qui assure par ailleurs que l’intégralité des forages à venir seront propres. Comprenez : sans avoir recours à la fracturation hydraulique comme cela était suspecté par les associations de protection de l’environnement. Ce gaz de houille, plus connu sous le nom de « grisou », sera extrait via un forage horizontal : « Nous n’injectons rien dans le sol. Nous utilisons les fissures naturelles du charbon pour pomper le gaz, par simple différentiel de pression » assure le PDG.

La FDE vient ainsi de réinscrire la France dans la production de gaz en offrant comme atout de soutenir la demande intérieure tout en apportant comme garantie de préserver l’environnement.

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A propos de l'auteur Nicolas Villiers

Jeune journaliste économique PQR dans le sud ouest, Nicolas Villiers se lance dans la rédaction Web à la faveur du lancement du gaz.fr.

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