L’énergéticien français Engie a fait savoir qu’il venait de céder la totalité de ses actifs dans le gaz de schiste en Grande-Bretagne. Un virage stratégique à 180° est amorcé par le groupe.
La nouvelle identité de GDF Suez, Engie, semble coller de plus en plus avec les nouvelles ambitions du groupe français : délaisser l’activité exploration et production gazière et pétrolière au profit des énergies bas carbone, ENR en tête. L’opérateur gazier historique de la France ambitionne ainsi d’éponger sa dette et de réorienter son activité en cédant 15 milliards de dollars d’actifs dans toute la branche exploration et production, ne souhaitant donc plus investir ou être actif sur les opérations de recherche et d’exploitation de gisements de gaz naturel onshore ou offshore.
Pour donner forme à ce projet, Engie a ainsi négocié le rachat de ses participations détenues dans la totalité des licences d’exploration terrestre au Royaume-Uni par le groupe suisse Inéos. La vente de ces 15 licences accordées par le gouvernement britannique depuis 2013, année de l’arrivée d’Engie sur le gaz de schiste au Royaume-Uni via la filiale britannique Engie E&P UK Limited, a été officialisée le 9 mars dernier. Un communiqué de presse du groupe français expliquant que « cette décision a été prise à la suite de la revue stratégique engagée par le groupe Engie suite à la baisse du prix des matières premières ». Le pétrole mais surtout le gaz – et donc le gaz de schiste – ayant vu leur rentabilité baisser au cours des derniers mois, le groupe énergétique français aurait ainsi sauté sur l’occasion pour récupérer du cash.
La fin de la production de gaz naturel par Engie ?
Cette cession intervient ainsi à un moment important pour le groupe, celui qui marque une réorientation totale de son portefeuille d’activités. Avec comme objectif de vendre 15 milliards de dollars de participations sur sa filière de production thermique en deux années, Engie marque sans doute par là la fin de son activité de producteur de gaz naturel.
L’activité d’achat et de revente de stocks de GNL du groupe n’est pour sa part pas dans une optique d’arrêt mais le groupe souhaite redéployer ses investissements sur les énergies bas carbone, avec comme ambition de s’imposer à terme comme un acteur mondial majeur voire même en temps que leader sur le créneau des énergies faiblement émettrices de CO2 et les services d’efficacité énergétique, le tout sur fond de transition énergétique engagée depuis la Cop21 de Paris.
D’ailleurs, le groupe français a également fait savoir que d’autres négociations étaient en cours sur les actifs qu’il détient cette fois dans le groupe Petronet LNG, un des plus importants importateurs indien de gaz naturel liquéfié dont le Engie détient encore 10% de participation.
Avec cette nouvelle ambition affichée et les cessions en cours, Engie semble bel et bien être en train de tourner la page de son activité d’exploration et de production de gaz naturel.