Alors que le transport fluvial et maritime de marchandises au GNL se développe, c’est au tour des compagnies de croisières de faire migrer leur flotte de navires au gaz naturel liquéfié.
Avec des bénéfices environnementaux majeurs en comparaison au fioul lourd classiquement utilisé, le GNL est certainement promis à un bel avenir en matière de transport fluvial et maritime. Car après le tour des navires de transport de marchandises, c’est bien à celui des navires de transport de personnes cette fois que ce carburant est en train de trouver sa place. Il faut dire que les avantages sont conséquents : zéro émission d’oxyde de souffre, zéro émission de particules fines, une réduction des émissions de CO2 de 20 à 25% en comparaison au diesel. Une solution idéale pour limiter l’impact environnemental de l’activité.
Depuis la Cop21 de Paris, les grandes compagnies de transport fluvial et maritime de marchandises ont ainsi pris la mesure de l’enjeu, en étant soutenues dans leur démarche par des acteurs tels qu’Engie qui ont étoffé leurs infrastructures de ravitaillement en GNL maritime. Mais depuis quelques temps également, les plus grands croisiéristes du monde ont commencé à faire migrer leur flotte de navires vers de nouveaux modèles propulsés au GNL. C’est le cas de MSC Cruises qui est sur le point de faire l’acquisition de 4 navires gigantesques de près de 3 000 cabines. Même son de cloche chez l’Américain Royal Caribbean International qui vient de passer commande de deux navires propulsés au GNL. Le groupe international Carnival a lui aussi changer de cap en commandant deux paquebots de croisières de plus de 2 600 cabines pour Costa Croisières et PSO.
Une première en France aussi
Pour la première fois en France, en Corse en l’occurrence, un gigantesque paquebot de croisière qui voguera sur la Méditerranée vient d’accoster à Ajaccio. Nommé l’Aida Perla, il est doté d’une propulsion duale (GNL et fioul) et peut transporter jusqu’à 3 500 passagers à son bord. L’Aida Perla effectuera ainsi plus d’une vingtaine de rotations sur la Méditerranée en accostant à chaque fois dans le port d’Ajaccio.
Cette première en France a été accueillie de la meilleure des manières par Fabienne Giovannini, élue en charge de l’énergie de la Corse : « pour moi, qui suis en charge de l’énergie, cela représente un intérêt double par rapport au fait que ce navire est le premier GNL qui fait escale dans notre région et cela est très intéressant de voir le mastodonte que cela représente dans le respect de l’environnement. Nous travaillons à cela et cela nous intéresse de suivre l’évolution de ce genre de bateau, exemple concret de ce que nous voulons pour notre région dans un avenir proche. On aimerait bien sûr voir ce type de navire croiser plus régulièrement en Méditerranée comme on espère tourner la page des combustibles hautement polluants que le fioul« .
Les élus de l’Île de Beauté se montrent ainsi des plus satisfaits de cette première qui ne sera certainement pas la dernière. L’enjeu est en effet de taille : trouver un carburant alternatif propre et qui assure les besoins gigantesques des paquebots en énergie.