La micro-méthanisation prendra-t-elle son envol en France ?

Alors que la méthanisation commence à être sur de bons rails en France, la micro-méthanisation commence à faire son trou dans le pays. Mais est-ce que la France continuera de soutenir son développement ? 

Peu connue il y a peu de temps encore, la méthanisation est aujourd’hui une activité qui se développe à bon train. Consistant à valoriser les résidus de matières organiques d’origines diverses – agriculture, activité forestières, boues d’épuration… – la méthanisation ou biométhanisaiton permet de créer du gaz naturel sans avoir besoin de l’extraire des sous-sols. Un biométhane obtenu par décomposition de la matière organique qui est destiné à plusieurs utilités : chauffage, carburant ou énergie de base au sein de centrales thermiques fonctionnant au gaz naturel.

Si le filon se porte de mieux en mieux en France avec des capacités de production en développement régulier, la micro-méthanisation cette fois patinait quelque peu. Le principe est le même que la méthanisation mais à une échelle bien moindre. La micro-méthanisation consiste à produire du biométhane mais directement au sein des exploitations agricoles. On parle alors de micro-méthanisation agricole dans ce cas. Des méthaniseurs sont installés directement sur place et permettent aux agriculteurs en l’occurrence de transformer les restes issus de leur activité en biométhane. Mais jusqu’à présent, la faible valeur marchande de ce biométhane ne permettait pas un essor véritable de l’activité. Les choses sont en train d’évoluer dans le bon sens.

La micro-méthanisation devient rentable

Ces installations à la puissance inférieure à 80KW se confrontaient encore il y a peu à un problème de rentabilité. Mais depuis la fin de l’année 2016, le cadre légal de la France a changé. Ainsi, les agriculteurs bénéficient à présent d’un tarif de revente de l’électricité issue de leur activité de micro-méthanisation égal à 0,175€/kWh accompagné d’une prime de 0,05€/kWh dès lors que l’agriculteur parvient à transformer au moins 60% des résidus de son activité. Ainsi, tout le monde y gagne : l’exploitant augmente la rentabilité de son exploitation, la France met la main sur de nouvelles sources d’énergie et diminue de facto sa dépendance en gaz naturel auprès des pays fournisseurs.

La France accuse cependant un certain retard puisque la micro-méthanisation est effective depuis plusieurs années en Allemagne notamment. Reste que l’Hexagone a pris le taureau par les cornes en donnant un deuxième coup de pouce à la filière en cette année 2017. Les tarifs d’achats ont ainsi été redéfinis, revus à la hausse et stabilisés, apportant de l’assurance tant aux investisseurs qu’aux agriculteurs. Aussi, les équipements actuels sont à la fois plus performants et rentables mais également plus rapides à monter.

L’un des enjeux futurs de l’activité consistera à la développer en ville. Au Japon, des digesteurs sont installés au pied de certains immeubles, transformant les déchets des résidents en gaz, transformé à son tour soit en chaleur soit en électricité. Avec en ligne de mire l’auto-consommation des bâtiments. Mais un cadre légal clair manque encore pour développer le filon en ville. Gageons que cela ne soit plus qu’une question de temps.

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A propos de l'auteur Nicolas Villiers

Jeune journaliste économique PQR dans le sud ouest, Nicolas Villiers se lance dans la rédaction Web à la faveur du lancement du gaz.fr.

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