La France en retard sur la biométhane en UE

Un rapport pointe du doigt le fait que la France est en retard en matière de biométhanisation en Europe. ​

La France a mis les bouchées doubles sur les capacités de production de biométhane. Elle a également mis en place un nouveau dispositif visant à soutenir les exploitations agricoles dans cette démarche en finançant 40% des coûts de raccordement. Mais même si la progression est assez conséquente sur une année, le pays reste loin voire très loin derrière d’autres grands pays européens. L’Hexagone compte actuellement 36 unités de production de biométhane, contre 20 seulement l’an passé selon le cabinet Sia partners qui a mené une enquête sur la question, sous la houlette du think tank France Biométhane.

Les résultats de l’enquête montrent bien le retard du pays. Car lorsque la trentaine d’unités de biométhanisation en France permettent de générer l’équivalent de 215 (GWh), l’Allemagne en produit 9 400. Un gouffre sépare donc les deux pays. Mais les Pays-Bas sont également loin devant la France avec 900 GWh de même que le Royaume-Uni avec 3,6 TWh par an. En gardant l’exemple du Royaume-Uni, la progression a même été fulgurante puisque la filière a été activée en 2011 et compte aujourd’hui plus de 80 unités de biométhane.

Pourquoi un tel retard ?

Le rapport commandé par le think tank France Biométhane avance comme principale explication à cet écart majeur la différence de politique nationale en la matière. En Allemagne par exemple, le choix qui a été fait est celui de mettre en place des installations de très grande taille tandis qu’en France elles sont bien plus petites. Pour garder l’exemple de l’Allemagne, des pans entiers du secteur agricole sont totalement destinés à la biométhanisation alors qu’en France ce n’est pas le cas.

Mais la France s’est pourtant fixée comme objectif d’atteindre 10% de biogaz dans la consommation totale de gaz naturel d’ici à 2030. Soit l’équivalent de 30 000 GWh/an. France Biométhane avance quelques pistes pour y parvenir. Une des idées serait d’allonger le contrat de rachat d’énergie de 15 ans actuellement à 20 ans. Aussi, l’Etat doit mettre la main à la poche afin de mieux soutenir financièrement les nouveaux projets de création d’unités de méthanisation alors que certaines banques rechignent à le faire.

La France accuse ainsi un certain retard sur la filière du biogaz en Europe. Les choses sont en train d’évoluer dans le bon sens mais la marge de progression reste conséquente. La filière attend à présent des signes forts en provenance de l’exécutif et également de la part du Ministère de la transition écologique.

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A propos de l'auteur Nicolas Villiers

Jeune journaliste économique PQR dans le sud ouest, Nicolas Villiers se lance dans la rédaction Web à la faveur du lancement du gaz.fr.

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