GRTGaz et les deux représentants du monde agricole – la FNSEA et l’ACPA – ont définit trois axes majeurs de développement du biométhane en France. « Trois pistes d’actions conjointes » qui permettra au pays d’atteindre l’objectif de 30% de gaz renouvelable d’ici 2030.
30% de biogaz à l’horizon 2030, l’objectif de la France est plutôt audacieux. Engie voit même plus loin en visant 100% de gaz renouvelable dans un avenir plus lointain. Mais atteindre l’objectif intermédiaire permettrait à la France d’être sur de bons rails. Pour y parvenir, GRTGaz en charge du réseau gazier a planché aux côtés de la FNSEA et l’ACPA afin de définir trois pistes concrètes permettant d’accélérer la cadence. Le développement du biogaz est un enjeu climatique mais aussi économique, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et l’ACPA (Assemblée permanente des chambres d’agriculture) estimant à juste titre que « Le potentiel de développement de la méthanisation agricole constitue un atout majeur pour le développement économique du pays et de nos territoires. » .
Thierry Trouvé, directeur général de GRTGaz ainsi que Christiane Lambert présidente de la FNSEA et Claude Cochonneau président de l’ACPA estime que « trois pistes d’actions conjointes » doivent être lancées afin de « donner une nouvelle impulsion à la convention initiée en 2016 ».
Favoriser le financement, accompagner les agriculteurs et développer le R&D
Si le gouvernement actuel a récemment fait un geste en faveur de la filière en annonçant la prise en charge de 40% des coûts de raccordement des installations de méthanisation agricole au réseau, GRTGaz, la FNSEA et l’ACPA demandent plus encore. Il s’agit d’apporter une aide financière plus importante en amont du projet, lors des premières phases de création de méthaniseurs car « Alors que l’on compte aujourd’hui quelques dizaines d’installations qui injectent du gaz renouvelable dans les réseaux, ce sont plusieurs milliers de nouveaux sites qui devraient voir le jour à l’horizon 2030 ». Prendre en charge une partie des frais de raccordement est déjà un bon point mais la France doit être en mesure d’accompagner les porteurs de projet aux débuts de l’activité.
Aussi, une formation initiale de même qu’une formation professionnelle ad hoc devraient être nécessairement dispensées aux agriculteurs qui n’ont pas le socle de connaissances techniques pour se lancer dans la méthanisation. Les représentants du monde agricole ainsi que le gazier estimant que « Les agriculteurs doivent avoir un accès à des références techniques et économiques fiables, harmonisées au niveau national afin de pouvoir se lancer dans des projets de méthanisation solides et durables »
Le développement des nouvelles technologies et de la R&D sont les autres axes de développement prônés par ces acteurs. Les smart grids doivent ainsi être déployés de manière plus soutenue afin de maximiser l’usage du gaz renouvelable. Tout comme les installations de rebours dans le but de « maximiser l’insertion croissante du gaz renouvelable au meilleur coût pour la collectivité. »
Si les boues d’épurations sont une réserve non négligeable de matière méthanisable, 90% du potentiel total provient encore à ce jour des exploitations agricoles. L’action commune de la FNSEA, de l’ACPA et de GRTGaz apparaît dans ce contexte aussi justifiée que nécessaire.