Comptant parmi les pays les plus énergivores, la Chine va voir sa consommation intérieure de gaz naturel monter en flèche au cours des prochaines décennies selon un rapport de l’AIE.
La Chine a entrepris depuis plusieurs mois voire quelques années à peine un changement radical dans sa politique énergétique. La superpuissance veut soigner son bilan carbone, soigner la qualité de l’air devenue irrespirable dans ses mégalopoles. Le charbon jusque là utilisé en large majorité est désormais laissé de côté au profit des ENR mais aussi du gaz. Le gaz remplace dorénavant le charbon au sein des centrales thermiques utilisées pour produire de l’électricité. D’ailleurs, plus de la moitié des anciennes centrales fonctionnant au charbon ont été remplacées par de nouvelles utilisant du gaz naturel.
Ce virage à 180° a sitôt engendré une brutale augmentation de la demande en gaz. La Chine produit du gaz, principalement du gaz de schiste dont le bilan environnemental est loin d’être irréprochable. Mais les quantités extraites ne suffisent pas à éponger la demande intérieure croissante. Selon un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), la demande en gaz naturel de la part de la Chine continuera d’augmenter continuellement et même de façon exponentielle d’ici 2040. Et la production intérieure ne parviendra à couvrir que seulement 43% des besoins en électricité et en chauffage.
Le rapport précise : « La production annuelle de gaz de la Chine fera plus que doubler pour atteindre 340 milliards de mètres cubes en 2040, avec le gaz de schiste comme contributeur majeur, mais la consommation devrait augmenter même plus rapidement, atteignant 600 milliards de mètres cubes » Malgré les efforts de la Chine pour doper sa production, le pays restera très largement importateur. La Russie apparaît naturellement comme un fournisseur de premier choix.
Parmi les informations phares du rapport, une autre donnée forte ressort : la Chine devrait être impliquée dans près de 25% des échanges mondiaux de gaz naturel d’ici 2040. Une projection à moyen terme qui permet aux producteurs-fournisseurs de gaz naturel de se positionner d’ores et déjà comme des partenaires.
Toutefois, la volonté du gouvernement chinois pourrait être de travailler à améliorer la situation existante pour préparer l’avenir, notamment en accélérant la cadence de production. Mais le pays se heurte déjà à des difficultés techniques, commerciales et financières pour l’extraction de son gaz de schiste. Des difficultés politiques et diplomatiques également car l’extraction de ce gaz enfoui dans la roche-mère est la cible de nombreuses critiques en raison de l’impact environnemental souvent désastreux auquel elle est liée. Mais la demande de la Chine devra bien être épongée d’une manière ou d’une autre. Pour rappel, rien qu’au cours des huit premiers de cette année, la Chine a consommé 150 milliards de mètres cubes de gaz naturel, dont 37,9% étaient importés.