GRTGaz vient de lancer en cette fin d’année le premier démonstrateur Power to Gas de France. L’objectif de la technologie est de créer de l’hydrogène renouvelable, à partir du surplus d’ENR. Un premier chantier pour tester la performance de la technologie grandeur nature.
Conçu au sortir de la Cop21 de Paris en 2015, Jupiter 1000 est le nom donné au premier projet de Power to Gas de France. Le principe est de parvenir à produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau, en utilisant le surplus d’énergie renouvelable : solaire, éolien, géothermie… Dans les tuyaux depuis plus de deux années à présent, ce tout premier démonstrateur est entré en phase de chantier fin décembre. Si GRTgaz, le gestionnaire du réseau de gaz de France, en est l’instigateur, 9 partenaires industriels se sont joints au projet.
Le but de ce test grandeur nature est d’assurer de la performance et de la viabilité du projet avant de le déployer à une plus grande échelle. Le principe de la technique étant de transformer le surplus d’électricité d’origine renouvelable en hydrogène ‘vert’. De l’hydrogène produit et non extrait. Produit à partir d’énergie renouvelable. Un gaz « renouvelable » donc qui pourra soit être injecté dans le réseau gazier soit utilisé en guise de carburant.
Un cercle énergétique vertueux
Jupiter 1000, installé à Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône, a bien des atouts dans sa manche. Il répond en effet à la nécessité de pouvoir utiliser le plein potentiel de l’excédent d’énergie électrique d’origine renouvelable difficilement stockable. L’électricité peut alors être transformée en hydrogène grâce à la technologie développée par GRTgaz et ses partenaires. Aussi, cet hydrogène est propre, car créé et non extrait. Il peut être stocké avant d’être transformé au besoin en carburant au sein des piles à combustibles ou en électricité. D’ailleurs, plus de 150 foyers de la région seront alimentés en électricité en provenance de Jupiter 1000.
Le démarrage et la mise en service de l’installation sont prévus en 2018, et l’exploitation, les essais et l’analyse des premiers résultats en 2019. Le budget de référence est estimé à 30 millions d’euros, dont « 40% financés par GRTgaz, 30% par ses partenaires, et 30% de financements publics », précise GRTgaz dans un communiqué. Parmi les 9 partenaires industriel, on retrouve notamment les groupes McPhy pour l’électrolyse, Atmostat et le CEA pour la méthanation, Leroux & Lotz pour le captage de CO2, et le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) pour la R&D. La CNR fournira quant à elle l’électricité renouvelable qui alimentera le démonstrateur.