Depuis le 1er février, le Think Tank France Biométhane a planché sur la conception d’une trentaine de propositions destinées à accélérer le développement du biométhane en France. Certaines d’entre elles ont déjà été rendues publiques.
C’est à l’initiative entre autre du Secrétaire d’Etat de la Transition écologique et solidaire Sébastien Lecornu que le Think Tank France Biométhane a travaillé sur la mise au point d’axes d’amélioration de toute la filière biométhane dans le pays. Cédric de Saint Jourdain, le président du groupe de réflexion explique : « Fin 2017, la France comptait 44 sites de production d’unités de biométhane. Fin 2018, ce sont une petite centaine d’unités qui sont attendues. (…) Cette année s’annonce donc comme une année charnière et nécessite une attention particulière des pouvoirs publics ».
Le but pour la France est d’atteindre l’objectif qu’elle s’est fixée, à savoir de consommer 10% de biogaz à l’horizon 2030. Une production annuelle de 30TWh est nécessaire pour y parvenir. Sauf que pour l’instant, le pays est plutôt loin du compte. Six axes de développement ressortent du livre-blanc de France Biométhane : « Maintenir et compléter le mécanisme de soutien actuel pour permettre à la filière de parvenir à maturité », « renforcer la confiance des acteurs financiers pour faciliter la réalisation des installations », « simplifier et solidifier l’obtention des autorisation administratives », « augmenter les objectifs et intégrer de nouvelles productions de gaz renouvelable », « favoriser l’intégration de gaz renouvelable dans les réseaux » et « favoriser le biométhane sous forme de carburant».
Des propositions diverses pour le développement du biométhane
Pour l’heure, les principaux producteurs de biogaz demeurent les exploitants agricoles et forestiers dans une moindre mesure. France Biométhane propose ainsi de maintenir le tarif d’achat actuel d’injection du biométhane tout en créant un dispositif d’aide via un système d’appels d’offres qui leur seraient dédiés.
En parallèle, le biogaz carburant, ou bioGNV, doit également faire l’objet d’une politique publique plus ambitieuse. Le levier fiscal doit selon le Think Tank être actionné afin de favoriser son essor.
Aussi, France Biométhane souhaite la création de fonds de garantie spécifiques au biométhane afin de renforcer la confiance des investisseurs. Des fonds de garanties « qui permettent le financement d’un projet sans recours qui serait piloté par la BPI avec la participation de la Caisse des dépôts » mais aussi de créer un fonds de participation à la dette des projets de biométhane ou encore de « permettre aux collectivités qui souhaitent soutenir un projet de méthanisation non agricole de pouvoir l’exonérer, ne serait-ce que temporairement, de taxe foncière ».
Enfin, France Biométhane juge à la fois nécessaire et réaliste de relever l’objectif de consommation de biogaz en passant de 10% à 30% d’ici 2030.