La filière du biogaz se développe à un bon rythme en France, une belle progression ayant été enregistrée rien qu’au cours du premier trimestre de l’année. Et les perspectives sont d’autant plus belles.
Avec des atouts indéniables en termes de limitation de l’impact climatique, de diminution de la dépendance énergétique, de soutien à la filière agricole, le biogaz est appelé à un bel avenir. Les pouvoirs publics ont depuis peu pris le sujet à bras-le-corps, à l’instar de ce qui se pratique à une échelle bien plus importante chez nos voisins allemands. Le biogaz fait désormais partie des objectifs du ministère de la Transition écologique et un groupe de députés de la majorité planche sur les leviers qui permettraient de soutenir un peu plus encore son essor.
Reste que pour l’instant, la progression des quantités de biogaz injectées dans le réseau gazier sont on ne peut plus encourageantes. Tandis que l’année passée s’est soldée sur une forte augmentation des projets de création de méthaniseurs et d’infrastructures d’injection de biogaz, le début de l’année 2018 fait encore mieux. Car au cours du premier trimestre, la capacité totale d’injection est en nette progression à +14% en comparaison avec l’année précédente.
Dans le détail, cinq nouvelles installations de production et d’injection de biométhane ont été raccordées au réseau, soit une capacité de 95 gigawattheures par an. Ces cinq installations sont par ailleurs de capacité des plus importantes, le ministère de la Transition écologique rappelant qu’elle représente « 28% de la capacité de production totale du parc national ».
Vers 30% de la consommation française en 2030
Si le biogaz commence à bien se porter, les perspectives d’avenir sont encore plus belles. Près de 400 nouveaux projets sont effet en file d’attente et devraient selon toute logique être opérationnels d’ici deux ans pour les plus matures ou cinq années pour les projets en phase de conception. De telles capacités permettraient alors d’atteindre le premier objectif fixé dans la « Programmation pluriannuelle de l’énergie pour l’injection de biométhane dans le réseau en 2023 » soit 2% de la consommation annuelle totale.
Mais les professionnels du secteur voient plus grand encore. Car si le but est d’atteindre 10% de biogaz d’ici 2030, il serait tout à fait possible de franchir des 30%. Les pouvoirs publics ont un rôle majeur à jouer dans le développement de la filière. Le tout récent « droit à l’injection » voté par un groupe de députés à l’Assemblée va dans le bon sens en créant un cadre législatif propice et favorable.