Dans les tuyaux depuis quelques temps et bientôt en circulation en Allemagne, le premier train à hydrogène de France pourrait circuler prochainement en région. Un rapport parlementaire sera remis au gouvernement à la fin du mois. Deux régions du sud-ouest se portent déjà candidates.
Il s’agit là de l’un des axes majeurs d’une politique de transport durable que la France peut et doit mettre en œuvre : l’utilisation de l’hydrogène. Rejetant 0 % CO2 et 0 % de particules fines, les moteurs hydrogène s’imposent comme une solution technique idéale pour juguler les effets néfastes de l’activité de transport sur le climat. L’Allemagne, rarement en retard sur ce genre de thématiques, est déjà prête et le premier train à hydrogène au monde circulera sur les rails allemands dès le 16 septembre. Fonctionnant sur le même principe que celui des véhicules hydrogène, ce gaz pas tout à fait comme les autres alimente une pile à combustible combinant l’hydrogène avec l’oxygène présent dans l’air. A l’arrivée, un train zéro émission, juste de la vapeur d’eau et des performances identiques au très polluant train roulant au diesel.
Une mission parlementaire a été lancée en France afin de faire le point sur les tenants et les aboutissants d’un tel projet. Alstom sera à la baguette en termes de mise au point technique pour livraison et une probable mise en circulation au mieux d’ici 2022.
La Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie en lice
Le train à hydrogène n’a pas vocation à remplacer ceux circulant sur les voies électrifiées mais à se substituer aux trains roulant au diesel, et qui représente approximativement la moitié de tout le réseau ferré français, principalement des réseaux en province. Des réseaux qui traversent en majorité des zones classées, des parcs naturels régionaux ou qui passent à proximité de métropoles régionales. Un véritable enjeu de préservation de l’environnement est donc à l’œuvre.
Benoît Simian, député de la majorité en charge de la mission parlementaire explique que la Nouvelle-Aquitaine ainsi que l’Occitanie semble bien avoir tout le potentiel pour accueillir ce premier train du genre : «Au fil de mes auditions, je me suis aperçu que le sud-ouest a plus d’une corde à son arc, avec la présence d’entreprises comme Stelia Aerospace Composites dans le Médoc, qui fabrique des réservoirs à hydrogène, ou Hydrogène de France (HDF) à Lormont qui cherche à déployer la fabrication d’une pile à combustible »
Si la technologie est déjà opérationnelle, la question de la production de l’hydrogène se pose encore quant à elle. Actuellement, 95 % de la production est issue des ressources fossiles : gaz, pétrole et charbon. La production de l’hydrogène est donc encore grandement émettrice de gaz à effet de serre, son bilan carbone étant loin d’être vertueux. Les 5 % restant proviennent de l’électrolyse de l’eau grâce au surplus des énergies renouvelables. Une piste qui sera nécessairement à creuser pour que le bilan énergétique et environnementale de la technologie dans son ensemble soit véritablement à la hauteur des enjeux climatiques actuels et futurs.