La pollution maritime est un enjeu auquel s’attaquent dorénavant les acteurs du secteur des croisières. Le fioul lourd sera ainsi interdit en Méditerranée à partir de 2020. En Norvège également, de nouvelles solutions sont à l’essai pour alimenter les paquebots en biogaz d’un nouveau genre. Des résidus de poissons entreront dans la composition du nouveau carburant.
Le biogaz s’impose chaque jour un peu plus comme une alternative réellement efficace à l’utilisation du fioul lourd au sein des motorisations des géants de la mer que sont les porte-containers et paquebots de croisières.
Car ce gaz renouvelable présente comme intérêts de réduire de 20% à 25% les émissions de CO2 et de faire chuter de 95% celles de particules fines en comparaison avec les motorisations fonctionnant à ce dérivé du pétrole. Le biogaz apporte dans le contexte du transport maritime une réponse idéale à la préservation de l’environnement et à la santé des personnes.
C’est dans cette optique que les motorisations au fioul seront interdites sur la Méditerranée à compter du 1er janvier 2020. Une belle première avancée. Mais ailleurs également, les enjeux sont tout aussi importants.
La Norvège a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Et c’est la compagnie norvégienne Hurtigruten, spécialiste reconnu des croisières, qui se lance à son tour en souhaitant faire migrer son imposante flotte de 17 navires vers de nouvelles motorisations biogaz.
La singularité du projet de la compagnie réside dans le fait que le biogaz qui alimentera les paquebots proviendra de la décomposition de résidus de poissons. Ils seront mélangés à d’autres types de déchets organiques pour être valorisés en biogaz. Du gaz renouvelable qui sera enfin liquéfié pour être utilisé en guise de carburant « vert ».
Le groupe norvégien a défini un premier objectif de conversion d’au moins six navires d’ici 2021. La Norvège peut bien entendu compter sur son potentiel de pêche conséquent pour bénéficier d’une ressource abondante de production de biogaz.
Il s’agit là d’un exemple parfait de la manière de stimuler et d’utiliser l’économie circulaire à des fins bénéfiques : le secteur de la pêche génère des résidus colossaux qui peuvent être transformés en énergie tandis qu’ils sont traditionnellement destinés à être détruits dans les décharges. Ici, ils sont valorisés e énergie avec en bout de ligne un avantage supplémentaire pour l’environnement en diminuant de facto le recours aux énergies fossiles.