La voiture hydrogène tuée dans l’œuf en France ?

Préconisée comme une alternative crédible au diesel, la voiture hydrogène a une belle carte à jouer dans la transition énergétique de la France. Mais le président de la république l’a semble-t-il délaissé au profit de la voiture électrique.

Zéro émission de CO2 et 0% de particule fine rejeté dans l’atmosphère; l’hydrogène est on le sait une énergie d’avenir. Surtout l’hydrogène renouvelable qui affiche un bilan carbone véritablement vertueux en comparaison avec l’hydrogène d’origine fossile.

Les motorisations hybrides faisant la part belle à l’hydrogène méritent un accompagnement public digne de ce nom, car pour l’heure les voitures hydrogène restent accessibles à un nombre restreint de Français de par leur prix de vente élevé. Chose que confirme le PDG d’Air Liquide Benoît Potier, l’un des leaders mondiaux du secteur de l’hydrogène : « C’est de l’ordre de 60 000 euros, ce qu’on paierait pour une belle Teslaet ce sont un peu les mêmes publics, des gens qui ont envie de faire le pas vers des technologies d’avenir ».

Pour autant, les déclarations d’Emmanuel Macron ne vont pas dans ce sens. Le Président a en effet récemment fait savoir que l’Etat allait injecter non moins de 700 millions d’euros sur cinq ans pour développer la voiture électrique.

L’hydrogène vers d’autres secteurs d’activité

Est-ce que Benoît Poitier est déçu d’une telle annonce sinon surpris ? En réalité non car pour le responsable d’Air Liquide le développement de l’hydrogène comme énergie pour les transports se fera en deux temps: « L’État est conscient des enjeux à court terme, qui sont plus dans les batteries mais dans un deuxième temps, et notamment pour les flottes professionnelles, l’hydrogène est une solution intéressante. C’est là que nous l’appliquerons en premier, pour les taxis, les camions, les trains, les bateaux ».

L’hydrogène cher et peu accessible? Qu’à cela ne tienne, il sera en premier lieu déployer sur d’autres segments : celui des taxis, des camions, des trains mais aussi des bateaux. A Paris, la société de taxis Hype se distingue de ses concurrents par le fait que ses voitures s’appuient toutes sur des motorisations alimentées par l’hydrogène. Pour l’heure, la compagnie en compte 200 avec un objectif ambitieux de passer à 600 taxis roulant à l’hydrogène dans un laps de temps court.

En parallèle, l’Etat planche sérieusement sur le remplacement des vieux trains fonctionnant encore au diesel par des modèles propulsés également par l’hydrogène, ce qui représenterait tout de même la moitié du réseau ferré de France. Le transport fluvial est également un secteur porteur pour l’hydrogène afin de remplacer les motorisations actuelles tournant au fioul lourd, extrêmement polluant et nocif pour la santé.

Mais le patron d’Air Liquide voit encore plus loin car l’hydrogène apporte des solutions dans d’autres secteurs que celui des transports : « Le monde a progressé (…) L’hydrogène ne s’applique pas uniquement dans la mobilité. Il a un usage beaucoup plus large : l’énergie, l’industrie, la chaleur (…) Nous avons commencé à envisager l’usage de l’hydrogène dans l’écosystème énergétique mondial. »

On vous recommande

A propos de l'auteur Carole Carpentier

Tout juste titulaire d'une double master journalisme/biologie moléculaire, Carole Carpentier rejoint la rédaction du gaz.fr tout en continuant, en parallèle, de mener à bien ses études.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *