Engie vient de réaliser un joli coup en mettant la main du Vol-V Biomasse, un des plus gros producteurs de biométhane en France. Grâce à ce rachat, Engie devient le numéro 1 du secteur.
Le groupe énergétique français Engie poursuit tambour battant sa stratégie visant à devenir l’un des leaders mondiaux des énergies bas carbone. Le groupe a ainsi dessiné les contours d’une société qui produit et consomme 100% de biogaz d’ici 2050. Un objectif on ne peut plus ambitieux au regard du fait que la dernière PPE vise un tout petit 8% de biométhane pour les années à venir.
Engie : plein gaz sur le biogaz
Pour faire de la France un champion du biométhane et pour s’imposer comme le leader incontesté du créneau, Engie joue sur deux tableaux : vendre des actifs dans l’extraction du gaz fossile et faire grossir son portefeuille dans le biométhane. Total a ainsi pu récupérer pour plusieurs milliards d’euros d’actifs dans l’activité exploration et extraction. A la clé pour Engie, du cash en pagaille. Du cash qui lui permet de multiplier les acquisitions sur le secteur du biométhane. Et la dernière en date est loin d’être anodine.
Engie a en effet mis la main sur Vol-V Biomasse, un spécialiste de l’ensemble de la chaîne du biométhane. Avant l’opération, l’entreprise basée à Rennes et à Rouen comptait 7 unités d’exploitation et 3 unités en cours de construction.
Grâce à l’opération, Engie dispose à présent d’un portefeuille de près de 80 projets liés au biométhane et s’adjuge la première place du podium des producteurs en France. Une opération qui s’inscrit dans une stratégie plus large visant à injecter 800 millions d’euros sur 5 ans et 2 milliards d’ici à 2030 pour développer à grande échelle les projets de méthanisation. Une stratégie que la DG du groupe Isabelle Kocher avait révélé à l’automne 2018 et qui prend très sérieusement forme.
Pour autant, l’opération de rachat de Vol-V Biomasse par Engie intervient dans un climat quelque peu tendu. Les professionnels de la filière ont en effet lancé un appel des plus officiels à Emmanuel Macron afin qu’il revoit la copie de la dernière mouture de la PPE, qui favorise la filière électrique et délaisse le biogaz. Les pros du secteur attendent un soutien plus marqué des pouvoirs publics notamment en termes de politiques tarifaires.