Suite aux nombreux signes de mécontentements de la filière biogaz de France, le gouvernement a fait savoir qu’il était prêt à revoir sa position au sujet de la place de ce gaz renouvelable dans la PPE. A condition toutefois de faire baisser les coûts.
Il y a plusieurs mois de cela, les professionnels de la filière biogaz avaient été pour le moins déçus du manque d’audace dont avait fait preuve le gouvernement au sujet de la place du biogaz dans la PPE – programmation pluriannuelle de l’énergie.
Le biométhane était en effet relayé en arrière-plan, loin derrière les énergies renouvelables, solaire et éolien en tête. L’objectif initial de consommer 10% de biogaz à l’horizon 2030 avait même été abaissé à un petit voire timide 7%. Très loin des ambitions et des objectifs de la filière qui visait 30% voire plus même encore. Depuis la publication de la PPE, les acteurs du filon n’ont cessé de manifester leur mécontentement et de faire savoir leur désaccord sur cet axe énergétique. Ce travail a semble-t-il commencé à porter ses fruits puisque le ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy s’est récemment montré plus enclin à revoir sa copie.
C’est au cours des sessions de questions à l’Assemblée nationale que le ministre a fait un pas en avant. En réponse à une question du député Paul Molac, François de Rugy a ainsi déclaré que «Nous partageons au sein du gouvernement l’idée que c’est une bonne chose de développer (cette filière)», mais il faudra «baisser les coûts» de cette nouvelle énergie encore très chère selon le ministre. Le bras de fer continue puisque la baisse drastique des coûts est tout simplement jugée irréaliste par les professionnels du secteur.
Vers un retour en grâce du biogaz?
Le ministre de la Transition écologique et solidaire est même allé un plus loin encore dans ses déclarations en faveur d’une redéfinition de la place du biogaz dans la PPE: «Oui la programmation pluriannuelle de l’énergie pourra évoluer sur ce point. Nous y travaillons avec le ministre de l’Agriculture, avec le ministre de l’Economie et des finances, avec la filière, l’ensemble de la filière – les agriculteurs mais aussi les industriels – pour baisser les coûts». D’autant que de son propre aveux le biogaz «c’est du développement économique local».
Mais l’enjeu principal et central est bel et bien la réduction drastique des coûts de production pour que le biogaz soit véritablement compétitif face au gaz importé : «Aujourd’hui la production de gaz issu de la méthanisation c’est environ 90 euros le mégawatheure quand le gaz importé est environ de 20 euros le mégawatheure. Donc il faut bien qu’on baisse les coûts d’une part et que l’on compense la différence».
Reste que pour l’heure, certaines choses vont déjà le bon sens puisque le décret permettant l’injection par portage du biogaz issu de l’agriculture, qui consiste à comprimer ou liquéfier du biométhane produit sur un site isolé pour le transporter jusqu’à un point d’injection va être publié sous peu.