Dans un entretien accordé à la presse, François Lacroix le directeur TER Régional de SNCF Mobilités, avance que les premiers trains hydrogène circuleront d’ici 2023 seulement.
Alors que la moitié du réseau ferré français tourne encore au diesel, la question du remplacement des vieilles michelines par de nouveaux modèles fonctionnant grâce à l’hydrogène se pose. Car la moitié du réseau n’est pas électrifié, aussi trouver une énergie bas carbone est une nécessité pour réduire l’impact environnemental de la filière transport. La SNCF ambitionne même d’être totalement décarbonée en 2035, et pour y parvenir l’hydrogène est une solution de choix.
A l’heure actuelle, « Le diesel, c’est 25 % de la quantité totale d’énergie consommée par la SNCF, mais 50 % de son coût de l’énergie et 75 % des émissions de CO2″ selon François Lacroix, directeur général TER Régional de la branche SCNF Mobilités. L’enjeu est donc de taille d’autant que « Dans les années à venir, plusieurs centaines de TER vont arriver à mi-vie. Si on rate le coche, on est reparti pour quinze ans avec la même motorisation. Or, quand ces trains vont entrer dans les technicentres, ce sera le moment d’installer des motorisations hybrides ou hydrogène. »
Et justement, le premier objectif visé dans un laps de temps court est de lancer les motorisations hybrides, soit des trains qui « fonctionnent sur le mode des voitures hybrides. Les batteries sont rechargées quand le moteur thermique fonctionne ». Sur ce créneau en particulier, les prévisions sont bonnes puisque comme le déclare François Lacroix « Les premiers trains en service commercial pourraient rouler en 2022. »
Mais quid de l’hydrogène?
Cette solution zéro émission de CO2 est déjà à l’œuvre en Allemagne, depuis que le Corolia iLint a été mis sur les rails. La SNCF se donne un peu plus de deux ans pour faire circuler les premiers modèles sur le territoire français même si beaucoup de travail reste à faire : « Nous investissons 15 millions d’euros dans l’hybride et 75 millions d’euros dans l’hydrogène. Mais ce n’est pas si simple. Il faut installer les stations et il existe une forte dimension liée à la sécurité. Certaines régions ont déjà des plans hydrogène, notamment pour les bus, ce qui change la dimension du projet et l’impact économique. Après, il reste le problème de l’autonomie. Elle est actuellement de 400 kilomètres sur les trains Alstom Coradia iLint. On voudrait arriver à 1 000 km pour limiter le nombre de stations et réduire les coûts. Le but est d’avoir une pré-étude d’ici l’été. Les premiers trains pourraient circuler en 2023. »