Les bus fonctionnant à l’hydrogène commencent à faire leur place en France et ce en dépit d’un coût pour l’heure des plus élevés.
A côté des moteurs électriques et des motorisations GNL et BioGNV, les bus fonctionnant à partir de l’hydrogène font leur apparition dans plusieurs villes de France. Une entrée en matière certes timide puisque le nombre de villes qui investissent dans le filon est pour l’heure limité mais la dynamique semble pourtant bel et bien lancée. La dernière ville en date est celle de Pau qui vient de faire savoir que quelques huit bus hydrogène allaient bientôt entrer en service, mais Versailles de même que Bruay-la-Buissière ou encore Auchel et Artois-Gohelle dans le Nord se sont également dotés de plusieurs modèles équipés de la technologie de la pile à combustible, alimentée par de l’hydrogène.
Des bus à hydrogène encore très coûteux
Ces bus zéro émission de CO2 et de particule fine sont une réponse idéale à la problématique actuelle et future de la mobilité propre au sein d’agglomérations de moyenne et grande taille. Mais plus qu’une réponse il s’agit d’un défi car pour l’heure déployer une flotte intégrale de bus de transport public fonctionnant à l’hydrogène s’avère une opération des plus onéreuses. Le fait est que l’achat d’un bus hydrogène coûte deux fois plus que son équivalent thermique, soit de l’ordre de 650 000 euros l’unité, hors frais de maintenance, pour un contrat d’approximativement 200 000 euros par an et par bus. Un coût initial auquel vient s’ajouter par ailleurs celui des infrastructure de ravitaillement de même que l’achat du gaz.
Il faut dire que pour l’heure la technologie disponible est au point mais n’en est pas encore au stade de l’industrialisation qui permet d’obtenir de substantielles économies d’échelle, faisant mécaniquement diminuer le prix. Ainsi pour la ville de Pau qui compte quelques 77 000 habitants, la note totale est de 10 millions d’euros pour l’achat des bus et de 4,5 millions d’euros pour la mise sur pied de la station de ravitaillement. Soit près de 15 millions d’euros d’investissement initial pour un trajet d’à peine 6 km. Au-delà d’un défi il s’agit plutôt d’un engagement car l’idée d’un quelconque retour sur investissement voire d’une amortissement est sortie de l’équation initiale.
Mais force est de constater que les enjeux climatiques nécessitent une action publique d’une telle ampleur qui n’est pas centrée sur l’aspect financier mais bien sur les effets positifs pour la société tout entière. A ce titre, l’initiative de Pau sur le filon approvisionnement est à saluer car la ville alimentera ses bus avec de l’hydrogène issus de la biomasse, de l’hydrogène vert dont le bilan environnemental est nécessairement meilleur que son pendant fossile.