Alors que l’hydrogène vert peine à trouver un modèle économique qui le rend réellement intéressant, Haffner Energy planche sur une solution visant à résoudre ce problème.
L’hydrogène d’origine fossile présente comme intérêt d’être économiquement viable mais a comme défaut majeur d’être responsable de 800 tonnes de CO2 par an, du fait de son mode de production basé sur les énergies fossiles. L’hydrogène vert, produit pour sa part à partir du surplus d’ENR, semble une solution idéale pour résoudre le problème des émissions de GES mais son coût encore élevé n’est pas de nature à inciter les grands acteurs du secteur à se lancer pleinement sur le créneau.
C’est dans le but de lever cette barrière tarifaire que la startup Haffner Energy est en train de concevoir sur une solution ad hoc. Et pour y parvenir, la jeune pousse travaille sur la mise au point d’un process de production qui se base non pas sur les ENR mais sur la biomasse en tant que ressource renouvelable.
Hydrogène vert et thermolyse
Haffner Energy s’est associé pour cela avec l’école Centrale Supelec pour mettre au point un procédé novateur de thermolyse et de gazéification de la biomasse. A la clé, de l’hydrogène pur à 99,97% est produit et qui plus est à un coût réellement compétitif puisqu’il représenterait quelques 4 euros le kilo à la pompe. Car c’est dans l’optique d’alimenter les stations de ravitaillement à partir d’hydrogène vert que les deux entités se sont associées. L’hydrogène est utilisé dans bien des domaines de l’économie tel que l’industrie mais l’un de ces débouchés d’avenir est sans contestation le transport.
Résultat : le procédé permet de rendre l’hydrogène vert aussi compétitif que le diesel car les coûts de production s’établiraient à quelques 3 euros le kilo à la pompe voire moins encore selon les volumes. Ainsi, il serait même possible de plancher sur un prix de plus ou moins 1,50 euros le kilo.
Outre le prix de revient réellement compétitif « Le gros intérêt de la technologie est que non seulement la biomasse est une ressource bon marché mais surtout que le système a une efficacité de 80 %. Avec 100 kWh PCI (pouvoir calorifique du combustible) on sort 80 kWh d’hydrogène » explique Philippe Haffner le pdg de la startup.
La prochaine étape est la mise sur pied d’une première unité de production d’hydrogène à partir de la biomasse à Strasbourg. Elle fera ainsi office de test grandeur nature puisque une flotte d’une trentaine de bus de la ville sera alimentée de la sorte.