La Grande-Bretagne a fait savoir qu’elle allait davantage soutenir les projets de production d’hydrogène bas carbone.
Depuis le Brexit, la Grande-Bretagne se doit de prendre son avenir énergétique en mains, les mécanismes de soutien de l’UE étant dorénavant sortis de l’équation. C’est dans cette optique que le gouvernement de Boris Johnson a annoncé qu’une enveloppe dotée de 28 millions de livres, soit l’équivalent de 30 millions d’euros, allait être dévolue au financement de cinq nouveaux projets de production d’hydrogène.
Cette enveloppe s’inscrit dans un plan plus large financé à hauteur de 90 millions de livres soit près de 110 millions d’euros, issue d’un fonds d’innovation de 500 millions de livres, soit près de 600 millions d’euros.
Parmi les nouveaux projets en cours de financement se trouvent deux usines de production d’hydrogène bas carbone, une située dans le nord-ouest de l’Angleterre et l’autre à proximité d’Aberdeen en Ecosse. Le gouvernement entend également développer le filon de l’hydrogène renouvelable cette fois, en se basant sur l’électricité issue d’un parc d’éoliennes.
Les débouchés de l’hydrogène sont nombreux en Grande-Bretagne que cela soit pour la mobilité comme pour le filon industriel mais à l’image de bien d’autres pays, les enjeux pour installer l’hydrogène en général et son pendant renouvelable en particulier sont conséquents. Tandis que l’on estime que 95% de la production d’hydrogène est d’origine fossile, le cabinet McKenzie affirme pour sa part que la production d’hydrogène renouvelable ne pèse en réalité que seulement 1%. L’Agence internationale de l’énergie souligne par ailleurs que la production d’hydrogène gris est responsable de non moins de 830 millions de tonnes de CO2 chaque année.
Rebecca Williams, la responsable des politiques et de la réglementation au sein de l’organisme commercial Renewable UK, a déclaré que l’hydrogène vert avait « le potentiel d’être un changeur de jeu dans le secteur de l’énergie, accélérant la transition vers des émissions nettes nulles ». Mais à l’instar de bien d’autres responsables, le fait est que ces prises de positions s’arrêtent à ces déclarations et ne sont pas suivies des faits. Transformer le paysage énergétique d’un pays en budgétisant seulement 100 millions d’euros en faveur de l’hydrogène (gris et vert confondus) comme c’est le cas en Grande-Bretagne mais aussi en France est encore trop timoré pour produire l’impact désiré.