Détenant les plus grandes réserves de gaz naturel de toute l’Afrique de l’est, le Mozambique a toutes les cartes en main pour devenir un géant mondial du secteur.
Avec 5 000 milliards de mètres cubes de réserves de gaz naturel sur seulement deux blocs offshore à l’extrême nord du pays, le Mozambique affole les compteurs du secteur. Car avec un tel stock, il y a de grandes chances que le pays devienne le quatrième exportateur mondial de gaz en moins de dix années à peine, juste derrière les poids lourds que sont les USA, l’Australie et le Qatar. Le chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI) Benjamin Augé avance que « à terme, le Mozambique produira 60 millions de tonnes par an, soit les 3/4 de la production du Qatar ».
Le gâteau est tellement appétissant que la plupart des grandes compagnies gazières et énergétiques se sont ruées sur le filon, à l’instar de Total, ENI, Exxon Mobil, ONGC Videsh ou encore le groupe chinois CNPC pour n’en citer que quelques-uns. En tout, près d’une quinzaine de compagnies se partagent l’exploitation avec comme préalable la réalisation d’investissements conséquents : plus de 55 milliards de dollars sur le gaz et déjà 130 milliards de dollars au total. Benjamin Augé souligne d’ailleurs que les projets d’exploitation du gaz naturel au Mozambique « font partie des deux ou trois projets les plus chers au monde ».
Les retombées pour le pays devraient être colossales, même si les compagnies gazières attendent un retour sur investissement à la hauteur de leur mise de départ. Mais des milliers d’emplois directs et indirects sont créés ou en voie de l’être, des villages autrefois de pêcheurs se transforment en véritable pôle industriel avec la mise sur pied d’infrastructures de traitement, de liquéfaction et d’expédition du gaz.
D’ici 10 ans, le Mozambique devrait produire de 30MT/an de GNL à 50 voire 60MT/an. Les stocks ne sont pas encore extraits qu’ils sont déjà quasiment tous vendus. Chose que Total souligne : « près de 90 % de la production de Mozambique LNG est d’ores et déjà commercialisée dans le cadre de contrats à long terme à destination de clients en Asie et en Europe. En outre, une partie du gaz sera destinée au marché intérieur, afin de contribuer au développement économique du pays »