Le marché du biométhane a réalisé une grande année 2019 en France en comparaison avec 2018. Et ce même en dépit d’une PPE décevante sur la question.
Le ministère de la Transition écologique et solidaire a publié un état des lieux du biométhane en France et le moins que l’on puisse dire et que 2019 a été prolifique en comparaison avec 2018. Sur une année, la capacité de production de biogaz est de 829 Gwh/an, soit +63% de production sur une année seulement pour atteindre un total de 2,2 TWh/an.
Dans le détail, ce sont tout de même quelques 123 installations qui ont injectées du biométhane dans le réseau gazier et le rythme devrait même s’intensifier car plus de 1 000 nouveaux projets sont dans la file d’attente pour non moins de 24Twh/an. La progression est belle en une année puisqu’en 2018, le nombre de projets en attente n’était que de 661.
L’une des singularités du parc de méthaniseurs français réside dans le fait que la majorité d’entre eux sont de petites structures, dont la puissance demeure inférieure à 15Gwh/an. Une autre spécificité tient au fait que seulement quatre régions produisent plus de la moitié du biométhane injecté (51%), à savoir les Hauts-de-France, le Grand Est, la Bretagne et l’IDF.
La bonne forme du biométhane en France est d’autant plus notable que la PPE a revu à la baisse les objectifs en la matière, comme le souligne Edouard Sauvage de GRDF : « Initialement, la loi avait fixé un seuil de 10% mais le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie affiche un taux plus bas à 7 % à l’horizon 2028. Je constate en tous les cas une dynamique sur le terrain puisque si le projet de PPE vise une production entre 6 et 8 TWh en 2023, nous avons déjà dépassé les 2 TWh l’année dernière tandis que nous enregistrons une demande de 20 TWh. »
Si pour l’heure, le biogaz demeure plus cher que le gaz fossile, il affiche le même prix de rachat que certaines énergies renouvelables comme l’explique le CEO de GRDF : « Le tarif moyen de rachat du biométhane est d’environ 90 euros par MWh, soit l’équivalent du tarif de rachat de l’énergie éolienne ou photovoltaïque. » Mais là où il fait la différence avec le fossile c’est dans ses atouts économiques « le tarif reste très économique si l’on raisonne avec les externalités positives, c’est à dire un gaz produit localement et donc pas importé, une énergie créatrice d’emplois en zone rurale, un effet de stabilisation des revenus pour les agriculteurs, une production du digestat qui permet de réduire l’utilisation d’engrais chimique. »