L’installation de nouvelles stations de ravitaillement en hydrogène vert commence à se faire ressentir en France. Certaines régions prennent le leadership.
C’est par le biais de partenariats public-privés que l’hydrogène vert commence à doucement mais sûrement trouver sa place dans le parc de stations de ravitaillement en France.
Pour l’Association française pour l’hydrogène et les piles à combustibles (Afhypac), soit l’un des grands acteurs du secteur qui fédère les chercheurs et les industriels, ce déploiement n’est pas encore exponentiel mais il va tout de même dans le bon sens, « avec une volonté politique plus ou moins forte ». Pour autant, l’association rappelle que l’objectif d’atteindre la barre des 5 000 véhicules utilitaires et collectifs fonctionnant à l’hydrogène et de franchir le seuil de 100 stations de ravitaillement sur tout le territoire d’ici 2023 est « atteignable » .
Et c’est en implantant davantage de points de ravitaillement que les acteurs du filon entendent stimuler la demande pour l’hydrogène de manière générale et son pendant renouvelable en particulier. Car l’idée est de démontrer aux acheteurs potentiels particuliers comme professionnels que recharger son véhicule en hydrogène n’est plus un chemin de croix comme cela peut encore être le cas dans bien des territoires.
Aussi, quelques conseils régionaux ont décidé de s’attaquer à ce nouveau défi de la mobilité propre, à l’instar de l’Occitanie, de la Normandie, de la Bourgogne-Franche-Comté ou encore de la région Auvergne-Rhône-Alpes avec un plan de soutien financier ad hoc. Leur objectif commun est de tendre vers celui affiché en 2018 par Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique, à savoir faire en sorte que l’hydrogène pèse pour 20% du mix énergétique total de la France à compter de 2030.
Reste que pour l’heure, la sempiternelle question du coût représente le frein le plus important, le temps que l’hydrogène renouvelable trouve son modèle économique via une industrialisation de sa production. C’est pour cette raison que les collectivités publiques apportent leur soutien financier, afin d’équilibrer la donne autant que possible à l’image de la Bourgogne-Franche-Comté qui vient de budgétiser 90 millions d’euros de subventions jusqu’en 2030 pour le développement d’une centaine de stations. Résultat, des villes comme Dijon ou Auxerre ont récemment lancé plus d’une vingtaine de projets orientées mobilité à l’hydrogène via notamment la construction d’unités de production et de distribution d’hydrogène vert issu de l’électricité produite par des usines d’incinération des déchets ménagers.