Qatar Energy a annoncé, le 16 mai 2023, la signature d’un méga-contrat de 10 milliards d’euros pour la construction de deux trains de production de GNL, avec une coentreprise entre le français Technip Energies et Consolidated Contractors Company (CCC), spécialiste des projets d’ingénierie au Moyen-Orient. Le groupe français consolide ainsi sa place dans la valorisation des réserves gazières de North Field, le plus important champ gazier au monde, que le Qatar partage avec l’Iran.
Les entreprises européennes vont jouer un rôle-clé dans l’extension de l’exploitation par le Qatar du champ gazier de North Field, le plus important au monde, que l’émirat partage avec l’Iran. N’exploitant pour l’heure que sa partie nord du gisement, Qatar Energy veut l’étendre dans les parties est (North Field East, NFE), d’ici 2025, et sud (North Field South, NFS), d’ici 2027.
Le Qatar veut étendre son exploitation du North Field pour augmenter de 43 % ses capacités d’exportation de GNL d’ici 2027
Ces deux extensions devraient permettre au Qatar de faire passer ses capacités d’exportation annuelle de GNL de 77 millions de tonnes à 126 millions d’ici 2027, renforçant ainsi sa position de leader mondial du gaz liquéfié, exportable partout dans le monde, et notamment en Europe.
Déjà historiquement proche de l’Union européenne, le Qatar a profité de la crise d’approvisionnement de gaz russe pour renforcer ces liens, et milite pour la signature de contrats sur le long terme avec des États membres, que ces derniers refusent pour l’heure de signer.
Qatar Energy a également accordé à plusieurs majors européennes (et, secondairement, américaines) des participations dans les projets NFS et NFE, la société d’État conservant à chaque fois 75 % des parts. TotalEnergies et Shell possèdent ainsi chacune 9,75 % des parts de NFS et 6,25 % des parts de NFE.
North Field East, projet-clé pour le français Technip Energies
North Field East est aussi un projet-clé pour le géant français de l’ingénierie Technip Energies. En 2021, peu après sa scission d’avec TechnipFMC (mettant fin à une fusion de quatre ans avec l’américain FMC Technologies), le groupe français avait ainsi signé un méga-contrat avec Qatar Energy, via la coentreprise CTJV, qu’il détient à 50 % avec le japonais Chiyoda Corp.
Le contrat, d’un montant de 13 milliards d’euros, porte sur la création de quatre terminaux de liquéfaction du gaz fossile reliés au NFE. Ils devraient entrer en service à partir de 2025.
Deux trains de GNL supplémentaire pour Technip Energies au Qatar
Ce 16 mai 2023, Qatar Energy a annoncé un nouveau méga-contrat, cette fois de 10 milliards d’euros, pour deux trains supplémentaires de GNL pour le NFE, confié à une coentreprise entre Technip Energies et Consolidated Contractors Company (CCC), géant de l’ingénierie, notamment pétrochimique, au Moyen-Orient.
Si Technip Energies n’a pas communiqué sur ses parts dans la coentreprise, une source proche de l’entreprise a indiqué à l’AFP que le groupe français détenait « une majorité capitalistique confortable ».
Chacun des trains disposera d’une capacité de 8 millions de tonnes par an. L’accord a été signé à Doha en présence du PDG de Technip Energies, Arnaud Pieton, et du directeur de CCC au Qatar, Oussama El Jerbi.
Capture de carbone
«C’est clairement une bonne nouvelle après un premier trimestre faible en matière de prises de commandes pour le groupe. Les risques d’exécution semblent faibles car Technip Energies connaît bien la région et les partenaires», pointe un analyste.
Le communiqué précise que les deux terminaux de liquéfaction seront, comme les quatre construit avec Chiyoda Corp, équipé d’une installation permettant la capture et le stockage de 1,5 million de tonnes de carbone par an, « réduisant les émissions de gaz à effet de serre de plus de 25% par rapport à des installations de GNL similaires ».