Lundi dernier, François Hollande a pu s’exprimer devant la commission sénatoriale d’enquête concernant TotalEnergies et le climat. L’ancien président de la République a notamment jugé « nécessaire » de ne plus importer de gaz naturel provenant de la Russie.
François Hollande appelle à la cohérence politique. L’ancien chef de l’Etat a jugé lundi qu’« il serait sans doute nécessaire de suspendre » les livraisons de gaz liquéfié (GNL) de la Russie vers l’Europe, alors que l’UE prévoit de nouvelles sanctions visant à affaiblir la capacité du Kremlin à financer la guerre en Ukraine.
« A titre personnel, je n’ai pas de responsabilité pour en décider, mais quoi qu’il en coûte (…) il serait sans doute nécessaire de suspendre ce type de livraison », a affirmé François Hollande au Sénat vis-à-vis du GNL, gaz liquide transporté par bateaux, qui échappe encore aux sanctions européennes contre la Russie. L’ancien leader du PS avait été invité à s’exprimer lundi dernier devant la commission sénatoriale d’enquête sur le climat et TotalEnergies.
« C’est un atout considérable pour la Russie et une source de financement importante et un contournement en réalité des sanctions. Il y aurait sûrement des effets sur le prix du gaz. Peut-être qu’il y aurait aussi, ce qui serait contradictoire avec nos objectifs climatiques, des importations de GNL venant d’autres pays (…) mais je pense que là, il y aurait un principe de cohérence politique », a indiqué François Hollande.
Les volumes d’importations de GNL, gérées entre autres par TotalEnergies qui est très présent en Sibérie, ont explosé dans le Vieux Continent depuis la guerre en Ukraine afin de compenser la chute des approvisionnement de gaz russe par les gazoducs terrestres.
L’Union européenne a déjà lancé 13 paquets de sanctions contre Moscou et notamment contre son pétrole. Elle souhaite désormais cibler le GNL russe grâce à un nouveau paquet de sanctions. Il s’agit cette fois d’interdire son transfert via l’UE en direction des Etats tiers. L’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas et la France sont les principaux points de livraison de GNL venant de la péninsule sibérienne russe de Yamal, d’après un enquête de l’ONG environnementale allemande Urgewald.
Lancée par le groupe écologiste au Sénat, la commission d’enquête sur TotalEnergies et le climat, présidée par le LR Roger Karoutchi, va rendre son rapport d’ici deux semaines. Organisée depuis janvier, elle s’intéresse aux « moyens mobilisés et mobilisables par l’État pour assurer la prise en compte par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France ».