Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Union européenne a réussi à diminuer sa demande de gaz de 18 %, dépassant ainsi les objectifs fixés dans son plan d’urgence énergétique. Cette baisse, équivalant à 138 milliards de mètres cubes économisés entre août 2022 et mai 2024, s’inscrit dans un effort collectif pour réduire la dépendance au gaz russe et diversifier les approvisionnements. Cependant, de nouveaux défis se profilent alors que l’Europe poursuit sa transition vers des énergies renouvelables.
Ce succès s’inscrit dans le cadre du plan d’urgence énergétique mis en place en juillet 2022. Ce plan, conçu pour répondre aux risques liés à la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, imposait une réduction volontaire de la consommation de gaz de 15 % à l’échelle européenne. En cas de pénurie grave, cette mesure serait devenue obligatoire. L’objectif était de préparer l’Europe à une potentielle coupure complète des approvisionnements en gaz russe, qui paraissait inévitable à l’époque. Finalement, les États membres ont surpassé cette ambition, alors que les importations de gaz russe n’ont pas été totalement interrompues, même si elles ont fortement diminué.
Les efforts pour réduire la demande en gaz varient toutefois selon les pays. Le Danemark se distingue avec une baisse impressionnante de 41 %. D’autres pays nordiques, comme la Finlande (-36 %), la Lettonie, la Lituanie et la Suède, ont également réalisé des réductions substantielles. La France, pour sa part, affiche une diminution de 22 %, supérieure à la moyenne européenne. En revanche, Malte, Chypre et l’Irlande, exemptés du plan initial en raison de leur isolement énergétique, ont montré des baisses moindres.
Ces disparités s’expliquent par des contextes économiques, géographiques et industriels différents d’un pays à l’autre. Les efforts en matière de transition énergétique et d’augmentation des capacités en énergies renouvelables varient également selon les États membres.
Outre les économies de gaz, l’UE a largement diversifié ses sources d’approvisionnement, réduisant considérablement sa dépendance au gaz russe. En 2021, près de 45 % des importations de gaz de l’UE provenaient de Russie. Cette part est tombée à 18 % en juin 2024. Les importations en provenance de Norvège, des États-Unis et de l’Algérie ont compensé ce recul. Cependant, malgré cette diversification, la consommation de gaz dans son ensemble a continué à diminuer.
Cette baisse de la demande en gaz représente une avancée majeure dans la transition énergétique de l’Europe. Néanmoins, la question demeure : l’UE peut-elle réellement se passer du gaz russe à long terme ? Ce rapport laisse entendre que de nouveaux efforts pourraient être nécessaires pour atteindre cet objectif. L’Europe reste confrontée à des choix décisifs quant à son avenir énergétique, alors que les tensions géopolitiques persistent et que les besoins en énergie propre deviennent de plus en plus pressants.
Ainsi, malgré des résultats encourageants, les défis à venir pour l’Union européenne sont nombreux. La nécessité de renforcer les efforts de transition vers des énergies renouvelables et d’améliorer l’efficacité énergétique reste une priorité pour assurer une sécurité énergétique durable.