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Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies n’approuve pas du tout la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, rejoignant ainsi Bernard Arnault, patron et fondateur du géant du luxe LVMH. Prévu depuis le gouvernement Barnier, cet impôt sur les profits vise à réduire le déficit public français. Mais il est perçu par les grands groupes comme une taxe sur le Made in France.
Évidemment, aucun dirigeant n’aime qu’on lui rogne gracieusement ses bénéfices. Le gouvernement ne s’attendait pas à une autre réaction, quand il a proposé en novembre d’appliquer une surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises françaises, ayant un revenu compris entre un et trois milliards d’euros. Cet impôt sur les profits est une mesure clé du projet de budget 2025. Il vise à réduire le déficit public français.
Une taxe sur le Made in France, selon Bernard Arnault
Au moins 450 sociétés seraient concernées par cette ponction, dont Safran, EDF, Crédit Agricole et LVMH. Fin janvier, le PDG et fondateur de LVMH était monté au créneau pour dénoncer une « taxe sur le Made in France « . Selon Bernard Arnault, cette hausse d’impôts sur les entreprises (de 40% dit-on) ne ferait qu’inciter à délocaliser, alors que l’exécutif chante la relocalisation depuis plusieurs mois.
Patrick Pouyanné soutient Bernard Arnault
Bernard Arnault dit ne pas comprendre cette mesure d’autant que d’autres grandes économies encouragent plutôt leurs entreprises à rester. Comme les États, qui prônent le « Made in America » et qui prévoient une réduction de 15% des impôts sous l’administration Trump. Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, soutient la position de son collègue du groupe LVMH. Pour lui, c’est clairement « une surtaxe sur les gens qui ont une activité en France, qui tirent des profits en France ».
Le groupe de Patrick pas concerné par la surtaxe
Patrick Pouyanné note toutefois que TotalEnergies ne devrait pas être concerné par cette surtaxe, en raison du recul de son activité de raffinage en France en 2024. Cette baisse de l’activité domestique aurait réduit à néant ou presque l’impôt sur les sociétés de la major française. Mais celle-ci devra s’acquitter d’une autre charge fiscale, qui porte sur les rachats d’actions. Cette mesure est également inscrite dans le projet de budget.
TotalEnergies a des envies d’ailleurs
Patrick Pouyanné estime que la taxe sur les actions s’élèvera de 100 à 150 millions d’euros pour son groupe. Il précise que TotalEnergies contribue déjà, de manière significative, aux finances publiques en France avec plus de 2 milliards d’euros de taxes et autres prélèvements en 2024. Mais le groupe petro-gazier tricolore a des envies d’ailleurs. Il regarde de plus en plus de l’autre côté de l’Atlantique.
Patrick Pouyanné vise une double cotation de TotalEnergies à New York
Patrice Pouyanné souhaite une double cotation de sa compagnie à New York, même s’il le nie publiquement. Ce transfert permettra de rapprocher la société de ses actionnaires américains, qui détiennent 49% de ses titres. Mais le dirigeant assure ne pas vouloir échapper à la taxation française sur les rachats ou annulations d’actions. Il garantit que toutes les actions de son groupe, à New York comme à Paris, y seront soumises.