
Le médiateur de l’énergie a révélé dans une note publiée ce jeudi que le nombre d’interventions pour factures impayées a augmenté pour la quatrième année consécutive en 2024. Cette hausse intervient alors que la trêve hivernale touche à sa fin le 31 mars.
Une situation financière préoccupante
Plus de 1,2 million d’interventions ont été réalisées à la demande des fournisseurs d’électricité et de gaz. Parmi celles-ci, 937 000 concernaient des limitations de puissance électrique, soit une augmentation de 25 % par rapport à l’année précédente. Les coupures d’électricité ou de gaz ont quant à elles augmenté de 16 %, atteignant 309 000 interventions.
Les interventions liées à l’électricité ont été majoritaires, totalisant 1 140 990 actions en 2024, dont 203 767 coupures et 937 223 limitations de puissance. Les coupures de gaz ont atteint 105 176 au cours de l’année.
Des ménages en difficulté
Olivier Challan Belval, le médiateur national de l’énergie, souligne que cette augmentation de 24 % des interventions pour impayés en 2024 reflète une détérioration de la situation financière des consommateurs. Il réitère son opposition aux coupures d’électricité pour impayés, considérant l’électricité comme un produit de première nécessité.
Environ 12 millions de Français sont touchés par la précarité énergétique. Le médiateur appelle à une aide financière accrue pour les ménages en difficulté, notamment par une augmentation du montant du chèque énergie et un retour à un mécanisme d’attribution automatique. Cependant, l’aide au paiement des factures 2024 est utilisable jusqu’à la fin du mois, et la campagne 2025 est au ralenti. Le prochain chèque énergie ne sera envoyé qu’en juillet, avec une réduction de 180 millions d’euros du budget 2025 pour ce dispositif.
Un million d’interventions dépassé en 2023
En 2023, le nombre d’interventions pour impayés avait déjà franchi la barre du million. Cette tendance se poursuit en 2024. Un baromètre publié en novembre révélait que 85 % des foyers étaient préoccupés par le montant de leurs factures d’énergie, et 75 % avaient restreint leur chauffage pour limiter leurs dépenses. Près d’un tiers des foyers déclaraient avoir souffert du froid dans leur logement.
Des logements énergivores
Selon l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE), plus de 5,8 millions de logements en France sont classés F ou G en performance énergétique, soit plus d’un ménage sur dix vivant dans une « passoire thermique ». Ces logements mal isolés entraînent des consommations d’énergie élevées, pesant sur le pouvoir d’achat et ayant des conséquences néfastes pour le climat.
Face à ces défis, les consommateurs continuent d’adapter leurs comportements, notamment en réduisant leur consommation de chauffage. La part des consommateurs estimant que les factures d’énergie représentent une part importante de leur budget reste stable à 82 %.