Groenland : pourquoi intéresse-t-il autant Donald Trump ?

Depuis plusieurs semaines, Donald Trump répète, à qui veut l’entendre, qu’il souhaite annexer le Groenland, un territoire autonome mais sous souveraineté du Danemark. L’intérêt du président américain pourrait interroger certains d’autant que cette île est connue pour être en grande partie recouverte de glace. Mais elle cache des trésors encore largement inexploités et même inexplorés.

Depuis sa prise de fonction mi-janvier, Donald Trump ne fait que lancer des menaces expansionnistes. Il répète qu’il veut intégrer le Canada aux États-Unis, qu’il veut occuper le Panama pour empêcher la Chine d’y prendre totalement pied et surtout qu’il veut annexer le Groenland. Si les deux premiers territoires ont bel et bien un intérêt économique prouvé, le troisième peut étonner car il s’agit d’une terre essentiellement recouverte de glace.

Le Groenland jouit d’une position géographique très avantageuse

Le Groenland, territoire autonome mais sous souveraineté du Danemark est une vaste terre gelée située au carrefour de l’Amérique du nord, de l’Europe et de l’Asie. Il jouit donc d’une position géographique très avantageuse. Pendant la seconde guerre mondiale, les États-Unis ont occupé cette grande île pour couper toute capacité de projection de l’Allemagne nazie. Durant la guerre froide, ils l’ont également utilisé pour surveiller les activités des navires russes.

Un intérêt géostratégique, mais pas que

Ainsi, au moment où la Russie et la Chine ont des velléités de conquête, les États-Unis pourraient juger utile de les devancer en faisant de ce territoire un de leurs États. Mais cela passera vraisemblablement par la force car plus de huit habitants du Groenland sur dix ne souhaitent pas devenir citoyens américains, selon un récent sondage. La plus grande île au monde n’a toutefois pas uniquement un intérêt géostratégique. Elle a aussi des atouts économiques non négligeables dans un monde où les grandes puissances ont de plus en plus besoin de ressources naturelles pour maintenir leur niveau de développement ou leur hégémonie.

Le Groenland abrite entre 12 et 20% des réserves de terres rares de la planète

En dépit de la glace qui le recouvre en grande majorité (1 755 637 km2 sur 2 166 086 km2, soit 81 % du territoire), le Groenland regorge de ressources minières importantes. Selon les estimations officielles, le pays abrite entre 12 et 20% des réserves de terres rares de la planète, alors que 90% de la production mondiale provient aujourd’hui de Chine. Pour les États-Unis, prendre possession de ces ressources pourraient permettre de se sortir de la dépendance à Pékin. L’entreprise KoBold Metals, qui a pour actionnaires les milliardaires américains Jeff Bezos et Bill Gates, y fait déjà de la prospection.

Les terres rares nécessaires à la fabrication de produits électroniques

Pour rappel, les terres rares renvoient à des métaux nécessaires à la fabrication de très nombreux produits, comme les appareils électroniques (ordinateurs et téléphones notamment), les batteries, les panneaux solaires ou encore les éoliennes, nécessaires à la transition énergétique. Le Service national de géologie du Danemark et du Groenland (GEUS) évalue les réserves à 36,1 millions de tonnes (Mt).

Des réserves d’hydrocarbures connues pas si importantes que ça

D’après le GEUS, les sols du Groenland contiennent également du graphite, du lithium, du cuivre, du nickel et du cobalt, aussi utiles à la transition énergétique. On note en outre la présence d’hydrocarbures (pétrole et gaz), dont les réserves sont estimées à environ 28,43 milliards de barils équivalents. Pas grand-chose. L’exploitation de gaz et de pétrole reste de toute façon interdite au Groenland, par crainte des conséquences dévastatrices et irréversibles d’une marée noire prise au piège des glaces.

Le réchauffement climatique pourrait tout changer au Groenland

Ainsi, jamais un forage industriel n’a été exploité sur ce territoire, bien que trois licences d’exploration pétrolière ont été octroyées. Mais la donne pourrait changer avec la fonte annoncée des glaces en raison du réchauffement climatique. Ce changement devrait ouvrir la voie à de nouvelles prospections, qui pourraient augmenter les ressources estimées en pétrole et gaz naturel. Si les États-Unis sont déjà un grand producteur d’hydrocarbures, ça ne les gêneraient pas d’en prendre possession. Abondance de biens ne nuit pas, dit-on !

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