
L’exploitation du pétrole et du gaz au Sénégal, démarrée en juin 2024, enregistre ses premières retombées. Selon le Dr Mor Bakhoum, du Secrétariat Technique du ST-CNSCL, la phase 1 du projet Sangomar a permis à l’État de récolter directement 500 milliards de FCFA et de créer 6 000 emplois. Mais le meilleur est à venir en 2025 avec l’exploitation du méga champ gazier offshore GTA.
Si le Sénégal a longtemps maintenu le bouchon sur ses hydrocarbures, il a opéré un revirement en juin 2024 avec le début de l’exploitation du gisement Sangomar. Ce projet a fait entrer le pays dans le cercle des producteurs de pétrole et de gaz. Le président Diomaye Faye et son premier ministre Ousmane Sonko ont pour ambition de maximiser l’impact local de ces ressources et d’en faire une locomotive de la diversification.
Une production qui a largement dépassé les attentes
Le nouveau pouvoir élu en mars 2024 semble être sur la bonne voie. Selon les données du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, la production cumulée enregistrée au cours des six premiers mois d’exploitation de Sangomar, du 2 juin au 31 décembre 2024, s’est établie à 16,9 millions de barils. Ce volume dépasse largement la prévision initiale sur la période estimée à seulement 11,7 millions de barils de pétrole. La majorité (16,4 millions de barils de brut) a été exportée.
Le Sénégal a sollicité une entreprise australienne
Pour le reste, le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines précise qu’à fin décembre 2024, l’ensemble des puits producteurs a été mis en service et raccordés aux lignes de production, conformément au planning de production. Celui-ci vise à assurer une extraction totale de 100.000 barils de pétrole brut par jour, contre 93.548 barils par jour en moyenne en décembre 2024. Ce gisement Sangomar est exploité par une co-entreprise composée de la compagnie pétrolière australienne Woodside Energy (82% du capital) une de la Société des pétroles du Sénégal -Pétrosen (18% du capital).
D’autres réservoirs en attente
Le projet Sangomar comprend 23 puits, dont 11 de production, 10 d’injection d’eau et 2 d’injection de gaz. Il est situé à environ 100 km au sud de Dakar et à 2 km sous le niveau de la mer. La première phase du développement incluait une unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO) d’une capacité de stockage de 1,3 million de barils de pétrole brut. Cette phase initiale consiste à produire du pétrole à partir des réserves les moins complexes. Pour la suite, Woodside Energy et Pétrosen testeront d’autres réservoirs plus profonds.
6000 emplois créés grâce aux hydrocarbures
La production de pétrole de Sangomar, qui a dépassé la cible initiale, devrait aussi profiter à moyen terme à la future grande raffinerie. La raffinerie actuelle, la SAR a connu des difficultés financières ces dernières années, ayant notamment débouché sur des grèves. Outre cette nouvelle raffinerie, il faudra relever d’autres défis, dont celui du stockage et du transport. En attendant, Sangomar porte déjà de bons fruits. D’après le Dr Mor Bakhoum, du Secrétariat Technique du ST-CNSCL, le projet a permis de créer 6000 emplois et à l’État d’empocher directement 500 milliards de FCFA dans le cadre de la phase 1.
Le Sénégal devrait connaître une année 2025 historique
En 2025, le Sénégal attend le démarrage d’un autre projet également très prometteur, le gisement de gaz Grand Tortue Ahmeyim (GTA). L’unité FPSO est sur site depuis six mois. Les premières exportations devraient avoir lieu au cours du premier semestre. Opérée conjointement avec la Mauritanie, la production est estimée à 2,5 millions de tonnes de gaz. Grâce à ce puits, le Sénégal devrait connaître une année 2025 historique.