Alors que près de 90% des échanges mondiaux de marchandises s’effectuent par la voie maritime, le secteur doit entamer sa mutation énergétique. Pour sortir du fioul, le gaz naturel est une solution transitoire de choix avant de passer à l’hydrogène selon un rapport de l’Imperial College of London.
La décarbonation de l’économie est un impératif qui touche bien des secteurs et celui du transport maritime n’échappe pas à la règle. Car avec 3% du total des émissions de GES mondiales, l’heure est au changement de braquet. D’autant que si rien n’est fait, ce chiffre doublera d’ici 2050.
L’Organisation maritime internationale a fixé un objectif ambitieux de réduction de l’empreinte carbone du secteur avec une baisse de 50% des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050. Pour remplacer le fioul au sein des motorisations des navires marchands, le gaz naturel est la piste la plus sérieuse à l’heure actuelle. Le GNL fait en effet chuter le taux de particules fines de l’ordre de 95% en comparaison au fioul et les émissions de CO2 diminuent également, à hauteur de 25% voire 30%.
Mais selon l’avis d’un comité d’experts de l’Imperial College of London « Les bénéfices du gaz naturel comme carburant en termes d’émissions de gaz à effet de serre sont utiles dans l’immédiat, mais cette transition doit s’accompagner d’autres mesures d’efficacité énergétique et de plans à long terme incluant des technologies de transport ayant une empreinte carbone bien plus basse ». Une énergie de transition donc car les auteurs du rapport avancent que le passage au gaz naturel ne ferait diminuer les émissions de GES du transport maritime de l’ordre de 30% seulement en 2050, loin de l’objectif de l’OMI.
Du GNL vers l’hydrogène?
Le GNL comme énergie de transition? Un avis partagé par l’association internationale des producteurs de pétrole et de gaz pour qui il est « évident que nous aurons besoin de nouvelles technologies comme le passage à hydrogène et aux renouvelables pour atteindre l’objectif de l’OMI ».
Car si le gaz naturel contre efficacement l’impact négatif du fioul en termes d’émission de CO2, il émet du méthane en grandes quantités. Pour un bilan environnemental loin d’être optimal. C’est pour cette raison que tous les experts du secteur s’accordent sur un point : seul l’hydrogène est capable d’apporter une solution zéro émission. Mais de l’hydrogène d’origine renouvelable bien entendu. Et sans de réels efforts des pouvoirs publics en termes de soutien financier, le filon ne pourra se développer comme il le doit.